Le Sénégal, pays le plus cher d’Afrique, a un niveau de vie faible selon l’économiste Aziz Salmone Fall. Ce constat a été fait lors de son intervention en ligne à l’occasion du 10e anniversaire des Samedis de l’Économie, en hommage à l’économiste Samir Amin.
Le Sénégal occupe le 170e rang sur plus de 190 pays dans le dernier rapport de l’Indice de développement humain (Idh) du Pnud, qui mesure le niveau de vie des populations. Pourtant, selon Aziz Salmone Fall, représentant du Groupe de recherche et d’initiatives pour la libération de l’Afrique (Grila), c’est le pays où il est le plus cher à vivre. Pour expliquer ce paradoxe, il cite un système de distribution «complètement inéquitable».
A cela s’ajoutent les taxes destinées à renflouer les caisses de l’Etat et à rembourser une partie de la dette publique dont les charges financières s’élèvent à 280,75 milliards au 30 juin 2022. Les prêts contractés sont à des taux usuraires, nécessitant de nouvelles formes de partenariats pour faire face à certaines dépenses de l’État, quitte à les payer sur une génération, souligne Aziz Salmone Fall.
Par ailleurs, l’absence du corps de l’économiste franco-égyptien Samir Amin, qui a vécu pendant 50 ans au Sénégal, a été unanimement regrettée par les participants. Marie Angélique Savané, militante de gauche et sociologue, déplore le manque de reconnaissance de Samir Amin au Sénégal, tandis que le Dr Ebrima Sall, ancien du Conseil pour le développement de la recherche en sciences sociales en Afrique (Codesria), estime que le rapatriement de Samir Amin au Sénégal doit être un combat.