Le remplacement du régisseur de la prison de Rebeuss Mohamed lamine Diop par la première femme régisseur de cette célèbre citadelle, Madame Agnès Ndiogoye, n’est pas aussi anodin qu’on ne le pense.
Dakaractu a fouillé et trouvé les raisons qui sont derrière ce limogeage qui ne dit pas son nom. En effet, le régisseur Diop est connu pour son humanisme et les actes courageux qu’il a posés dans la redoutée prison. Les actes en question resteront comme les plus « humains » qu’un régisseur ait jamais posés à Dakar.
Les autorités n’ont pas apprécié sa réaction publique après la sortie de prison de Karim Wade. En effet, sur sa page Facebook, il a écrit un post qui n’est pas passé inaperçu.
« Réussir à gérer une personnalité de la trempe de M. Wade pendant 3 bonnes années, en garantissant à la fois sa santé et sa sécurité dans la prison, sans qu’il n’y ait d’incident majeur malgré la sensibilité attachée à une telle mission, et, last but not least, réussir la sacrée prouesse de l’exfiltrer de la prison au nez et à la barbe des journalistes et autres souteneurs qui avaient fini d’encercler la prison, c’est assurément une grande performance », disait il.
Le limogeage de ce régisseur particulier n’est pas du goût des organisations des droits de l’homme qui avaient salué à l’époque les décisions humanitaires de Lamine Diop. Le premier à exprimer son courroux est Assane Dioma Ndiaye, Président de la Ligue sénégalaise des droits de l’homme. Voici sa déclaration :
« Limogeage du Directeur Mohamed Lamine Diop directeur de la MAC de Reubeuss : Des forces centrifuges ont elles eu raison sur l’innovateur et le partisan d un humanisme carcéral ? L’on épiloguera sans doute très longtemps sur les véritables causes de ce limogeage précipité et inattendu. Mais l’histoire retiendra que le Directeur Mohamed Lamine Diop aura été l’initiateur de la restauration des visites contact à la MAC de Reubeuss à force d’ingéniosité mais surtout de capacité de persuasion à l’endroit de sa hiérarchie qui invoquait des impératifs sécuritaires . Une telle humanisation de la vie carcérale à la MAC de Reubeuss entre autres innovations progressistes jadis saluées par les Organisations de défense des Droits de l’homme et les familles des détenus survivront elles à son départ ? La réincarcération prochaine de Boy Djinne à cette même MAC de Rebeuss pré-augure t-elle d’ un durcissement de conditions de détention qui justifie la compromission de tels acquis? »