Le doyen Kader Boye publie une nouvelle contribution intitulée : Le crépuscule des traditions démocratiques, des libertés politiques et civiles au Sénégal. L’ancien recteur de l’Ucad diagnostique dans cette dernière les procédés de Macky Sall, que dit-il, s’inspire de l’autoritarisme, voire plus, qui a pour finalité, comme il a eu à le dire lui-même, « de réduire l’opposition à sa plus simple expression ».
Voici un extrait
« Pour arriver à ses fins, Macky va réaménager la composition du Parquet et placer dans les cabinets d’instruction, des magistrats « sûrs ». Les procureurs jouent sur une disposition décriée depuis longtemps du Code de procédure pénale qui dit que « sur les réquisitions dûment motivées du ministère public, le juge d’instruction est tenu de décerner un mandat de dépôt contre toute personne inculpée dans l’un des crimes ou délits prévus par les articles 56 à 100 et 235 du Code pénal. » La demande de mise en liberté provisoire d’une personne détenue provisoirement pour l’un de ces crimes ou délits spécifiques à l’alinéa précédent sera déclarée irrecevable si le ministère public s’y oppose par réquisition dûment motivée (Loi du 29 juin 1999). Le jeu pour un procureur consiste à viser dans ses réquisitoires, contre les personnes arrêtées souvent arbitrairement, un ou plusieurs articles choisis d’entre ces articles 56 à 100 et 235. Et certains procureurs ne s’en privent pas. Ce qui explique que sur les 37 prisons du Sénégal, les 34 sont archi pleins. Et que comptabiliser le nombre de détenus politiques ou pour raison politique ou à l’occasion de manifestations politiques relève d’un jeu de hasard. »