Me El Hadj Diouf a tenu à démentir l’information selon laquelle il aurait rejoint Manko Wattu Sénégal mais avoue tout de même avoir été approché par les leaders de ladite coalition pour un compagnonnage en vue des Législatives. A noter que le président du Parti des travailleurs et du peuple (PTP) fait jusqu’à présent partie de la coalition présidentielle qu’il ne cesse de dénigrer.
L’on peut bien se demander, et à juste titre, ce qui retient « l’avocat du peuple », comme il aime à se nommer, dans Benno Bokk Yakaar. Ce, d’autant plus qu’il est quasiment dans toutes les batailles de l’opposition. A l’Assemblée nationale ou au prétoire, il est toujours prêt à retrousser les manches pour défendre la cause de ceux qui subiraient des injustices. Aussi s’était-il battu aux côté d’Oumar Sarr et Cie quand il s’est agit de leur restituer le groupe parlementaire des libéraux alors présidé par Modou Diagne Fada qui n’était plus en odeur de sainteté avec ses camarades de parti. Il s’est ensuite constitué dans les affaires Bamba Fall et Khalifa Sall.
Pour ce qui est de l’Assemblée nationale, la cause de son mépris pour la 12e législature n’est pas à chercher loin. En effet, l’homme éprouve une très grande hostilité pour le président de l’institution, Moustapha Niasse, qu’il ne se prive pas de traiter de tous les noms d’oiseaux quand l’occasion se présente. Pour ce qui est des rebelles socialistes, il met également Ousmane Tanor Dieng dans la même case que Niasse : il est trop vieux et devrait laisser le parti aux jeunes au lieu de s’accrocher. Il ne peut supporter l’entourage du Président Macky Sall, qui lui mentirait, tout en revendiquant son amitié avec ce dernier.
Toutefois, vu comment il est parvenu à siéger à cette 12e législature, Me El Hadj devrait vite se décider à s’allier avec Manko ou à rester dans Benno. En effet, s’il a eu le mérite d’avoir trouvé le courage d’aller seul aux dernières élections législatives, son score lors de ces joutes n’était pas du tout fameux. Il a d’ailleurs dû être repêché pour pouvoir être député. Et vu la configuration actuelle de l’arène politique, aller seul aux élections pourrait être suicidaire pour lui. A moins que le repêchage ne soit une option pour lui, ce qui serait aberrant pour un homme politique.