Entourés de ses plus proches collaborateurs, comme Abdou Ndiaye, Moussatapha Cissakho et Mbathio Niahasso, le directeur des structures de l’APR, Mbaye Ndiaye, par ailleurs Ministre d’Etat Mbaye, a répliqué aux attaques de certains Apéristes qui l’accusent d’avoir mal communiqué dans l’affaire Khalifa Sall. L’ancien maire des Parcelles Assainies assument ses propos et tancent ses détracteurs devant une délégation des Thiantacounes.
Pourquoi avez-vous rencontré les Thiantacounes à quelques mois des législatives ?
C’est Serigne Béthio Thioune qui m’a amené chez Serigne Saliou Mbacké, donc c’est mon Jawrine. J’étais accompagné ce jour de ma propre mère. J’ai un respect et une responsabilité chez Amadou Bamba Khadim Rassoul. Si les Thiantacounes décident me soutenir aujourd’hui, c’est un plus. Pour être un bon politicien, il faut être un croyant et être loyal aussi. Cela va t’empêcher de voler, de mentir, de tricher et de trahir. Ce qui est mauvais dans la politique, ce sont les calomnies, les coups bas et les détournements. Et si tu penses que tu vas réussir dans la vie, tu te trompes.
Justement, s’agissant de la politique, vous faites l’objet de plusieurs attaques dans votre propre parti. On vous reproche d’avoir dit que le Président a des moyens pour combattre ses adversaires politiques. Est-ce une déclaration de trop ?
J’ai subi tout dans la politique. On m’a trahi, diffamé, etc. Mais je rends grâce à Dieu, je ne dois rien à personne et je n’ai aucun agenda caché. Ma mission est de défendre le Président Macky Sall, un homme intelligent et travailleur.
Est-ce que vous êtes l’auteur de ces propos ?
Oui j’en suis l’auteur. Les autres maires géraient des caisses d’avance comme Khalifa Sall, mais ils ne combattaient pas les Présidents qui étaient là. Tout Président de la République a droit et le devoir de réclamer des comptes à n’importe qui dans ce pays. Dieu l’a dit dans une de Sourates. Khalifa Sall s’est laissé berner par ses proches qui l’ont poussé à se mesurer au Président Macky Sall qui a des fonds politiques légaux et votés par l’Assemblée nationale. Est-ce qu’en réalité, le maire de Dakar peut se mesurer au Président, lui avec sa caisse d’avance régie par des textes règlementaires et non par la Constitution ? Puisque Khalifa Sall voulait se mesurer au chef de l’Etat en utilisant sa caisse d’avance, c’est pour cela j’ai dit que le Président a des moyens pour le contrôler sur ses aides et le remettre sur les rails. Dites-moi, est ce que le Président n’a pas le droit de le combattre ? C’est ce que j’ai dit. Est-ce que cette déclaration mérite une polémique ?
Après votre déclaration, est-ce que, le Président de la République vous a appelé pour s’offusquer ?
Beaucoup de personnes pensent que moi et Macky Sall on se voit tous les jours. Ce n’est pas vrai. Mais toute personne qui attaquerait ou qui veut lui nuire, je n’ai pas besoin d’une autorisation. Je ferai face. Je ne vais jamais laisser des gens comploter dans le dos de Macky Sall. Ceux qui me critiquent sont des comédiens.
Est-ce que quelque part vous n’avez pas regretté vos propos ?
J’assume mes propos et je ne regrette rien. Maintenant, ceux qui disent que moi j’ai parlé dans cette affaire, ce sont des traites. Parce que moi je suis un vrai combattant. J’ai perdu tout sur la route de la reconquête du pouvoir entre 2008 et 2012. On m’a viré illégalement de l’Assemblée nationale et de la mairie des Parcelles assainies, mes biens ont été confisqués. Malgré tout, je suis parti avec le Président Macky Sall pour intensifier le combat, au prix de ma vie. Ce que j’ai subi dans cette marche vers le pouvoir, personne ne l’a subi dans l’APR. Si je voulais, j’allais abdiquer et avoir plusieurs milliards, mais moi, je suis un homme d’honneur et de dignité.
Ceux qui vous attaquent dans la presse, vous pensez qu’ils ont tort de vous rectifier ?
Non. Leur véritable objectif, c’est parce qu’ils pensent que je veux devenir tête liste de Benno Book Yaakaar ou président de l’Assemblée nationale. C’est une occasion pour eux de détourner le contexte de ma déclaration pour me nuire et me mettre en mal avec le Président de la République. C’est parce que ma personne les dérange. Mais dans l’APR, il faut que l’opinion sache qu’à part Macky Sall, Alioune Badara Cissé et Moustapha Cissé Lo, personne d’autre ne peut ternir mon image devant les Sénégalais. Car j’étais là, au moment où les combats étaient intenses. La plupart des jeunes qui me critiquent sur les réseaux sociaux, leurs Papas ont été les premiers à trahir Macky Sall à l’Assemblée nationale et dans d’autres stations de l’Etat. Qu’ils sachent que c’est peine perdue, personne ne me nuire car je suis un fervent mouride et je ne vais inciter personne à la violence ou encore ternir l’image d’un adversaire. Aujourd’hui, l’histoire nous donne raison parce que ceux qui nous combattaient hier, sont revenus aujourd’hui pour se disputer des postes avec nous.
Est-ce que vous avez des ambitions politiques pour les prochaines législatives ?
Mais ce que les gens oublient souvent, c’est que quand je quittais l’Assemblée, j’étais vice-président. Donc, si je ne suis pas député ou pas président de l’Assemblée, cela me fera quoi ? Moi je ne suis pas un tricheur et je soutiens le Président de la République.
Et l’affaire Khalifa Sall, une cabale politique ou un souci de transparence ?
Si on se base sur ce qui se passe de 1920 à nos jours à la mairie de Dakar, si on se réfère à ça, Khalifa Sall on peut le comprendre mais, il n’a jamais voulu faire dans les règles. Regardez les factures et dossiers fournis par ses services, tout est faux. S’il se rend compte de ses magouilles, Khalifa Sall doit plaider coupable pour faciliter les choses. Personnellement, Khalifa Sall, c’est mon ami et pour rien au monde, je ne vais me mettre sur la place publique pour le dénigrer, jamais ! Mais dans cette affaire, j’ai des documents concrets qui prouvent nettement qu’il a fauté. Parce que mon ami Khalifa n’a pas respecté l’orthodoxie de l’administration financière.
Entretien réalisé par Ibrahima Khalil DIEME