Dans un article très fouillé, Jeune Afrique revient sur les coulisses de la désignation de Amadou Mame Diop comme candidat de la coalition Benno Bok Yakaar à la Présidence de l’Assemblée nationale.
Selon le magazine, tout s’est décidé lundi 12 septembre. Vers neuf heures du matin, les députés de la majorité quittent l’hémicycle et se dirigent vers la salle de la commission des finances. Face à eux, deux proches du président : le constitutionnaliste Ismaïla Madior Fall et le secrétaire général de la présidence, Oumar Samba Ba. Les 82 femmes et hommes en face d’eux n’ont pas connaissance du nom que les deux émissaires s’apprêtent à leur livrer, mais qu’importe : ils ont déjà promis qu’ils voteraient pour lui. Lorsque le nom d’Amadou Mame Diop est lâché, il est accueilli par quelques applaudissements polis, indique Jeune Afrique. Mais le chef de l’État a fait son choix, les députés savent ce qu’il leur reste à faire.
Auparavant, Macky Sall avait pris le soin d’informer lui-même Mimi Touré, quinze minutes avant les autres. Et celle-ci n’a pas caché son amertume et sa déception, se sentant trahie.
Toutefois, pour s’assurer jusqu’au bout que sa consigne sera respectée par les députés, des groupes de dix députés sont constitués et supervisés par un proche du président. Le groupe des « dissidents » potentiels, les ambitieux que l’on soupçonne de pouvoir trahir le moment venu, est géré par Farba Ngom, révèle JA. Lui sont confiés Aminata Touré, les ministres Amadou Ba, Abdoulaye ou Aly Ngouille Ndiaye, mais aussi l’ancien maire de Ziguinchor, Abdoulaye Baldé. Tous, Mimi compris, s’engagent à voter pour Amadou Mame Diop.
Néanmoins, l’ex première ministre changera d’avis et boycottera la session. La suite est connue : Amadou Mame Diop est élu au terme d’un chaos indescriptible