Le Khalife général des «Baye Fall» réclame 800 millions à la société Gco

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ABUS DE CONFIANCE PORTANT SUR UN TERRAIN DE 10,9 HA A DIOGO

Le Khalife des «Baye Fall» réclame 800 millions à la société Gco

Daniel Marini, responsable de la société Grande Côte Opération (Gco) Sa, a brillé par son absence, hier, à la barre du tribunal correctionnel, dans l’affaire d’abus de confiance qui l’oppose au marabout des «Baye Fall», Cheikh Ndigueul Fall. En effet, le marabout avait mis à la disposition de Gco, son champ de 10,9 hectares situé à Diogo pour l’exploitation du zircon pendant trois ans. A charge pour la société de restituer les terres, d’y planter des arbres et d’y creuser un lac artificiel. Ce qui n’a pas été fait. Pis, la société incriminée poursuit l’exploitation minière sur les terres du marabout.

Dans l’affaire d’abus de confiance qui oppose le marabout des «Baye Fall», Cheikh Ndigueul Fall, à Daniel Marini, responsable de la société Grande Côte Opération Sa ex-Mdl établie à Diogo, le plaignant a préféré l’arbitrage de la justice. Le dossier a été plaidé, hier, au Tribunal correctionnel, en l’absence du prévenu et de ses avocats. Le procès a vu la mobilisation des talibés « baye Fall » venus massivement soutenir leur marabout.

A la barre, Serigne Cheikh Ndigueul Fall a accusé la société Mdl d’avoir abusé de sa confiance en refusant de restituer ses terres après trois années d’exploitation. En effet, il s’agit d’un champ de 10,9 hectares que le marabout Baye Fall a hérité de son défunt père Serigne Cheikh Fall Goor. Ainsi, en 2006, dit-il, la société Mdl qui s’active dans l’exploitation minière avait besoin de terres pour exploiter le zircon. C’est ainsi que les responsables de la société ont été mis en rapport avec le marabout des Baye Fall afin de disposer d’un périmètre d’exploitation. Le marabout avait refusé toute transaction financière de ses terres. Par contre, il était convenu entre le marabout et les représentants de la société Mdl, en l’occurrence Daour Dieng et Cheikh Faye, d’un protocole signé le 13 novembre 2006, dans lequel le guide religieux mettait à la disposition de la société son champ pour une durée de trois ans. A terme, il revient à la société de planter des arbres pour remplacer les arbres détruits par l’exploitation et de creuser un lac artificiel en remplacement des bassins de rétention, entre autres réalisations. Un protocole signé en présence des parties et du chef de village de Diogo.

 

Seulement, au bout de trois années d’exploitation, en novembre 2009, la société Mdl devenue Grande Côte Opération Sa, n’a pas respecté son engagement à restituer le champ du marabout. Pire, elle continue toujours ses activités d’exploitation minière sur le terrain du plaignant et refuse de réceptionner toute sommation émanant du conseil du plaignant. De guerre lasse, le marabout, par l’intermédiaire de son avocat, avait servi une citation directe au nouveau responsable de la société incriminée. C’est à ce moment seulement que les responsables ont tenté un règlement à l’amiable du différend, selon les conseils du plaignant, en proposant 200 millions au marabout des Baye Fall. Un montant jugé dérisoire par Me Ameth Fall qui soutient que l’investissement du marabout sur le terrain vaut plus que le montant proposé. En tout cas, en guise de réparation, le pool d’avocats constitué dans la défense des intérêts du marabout n’a pas fait dans la dentelle, en réclamant 800 millions de dommages et intérêts.

Même si le marabout ne bénéficie pas d’un titre foncier sur le terrain, les témoins qui ont défilé à la barre ont soutenu que le terrain appartient au marabout qui, disent-ils, l’a hérité de son défunt père. Pour confirmer ces déclarations, Me Amadou Sall revient sur la loi sur le domaine national de 1964. Pendant cette période, explique l’avocat, les personnes qui exploitaient les terres sont devenues «affectataires» de ces terres. Et en l’espèce, avise-t-il, son client exploitait déjà en 1964 ces terres de Diogo.

Dans la foulée, Me Abdou Kane a invité le juge à mettre un terme à ce qu’il considère comme une boulimie foncière des multinationales qui, ajoute-t-il, font la loi sur nos terres. Le délibéré de cette affaire a été renvoyé au 26 juillet prochain par le juge correctionnel.

 

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