La crise est loin de connaitre son épilogue au sein de la magistrature. Les magistrats sont sur le pied de guerre. Et pour cause, la convocation de Souleymane Teliko, le 19 avril, devant le Conseil de discipline du Conseil supérieur de la Magistrature (Csm).
Pour avoir adressé à ses collègues une lettre privée dans laquelle il fustige les consultations à domicile, le juge Souleymane Téliko, conseiller à la Cour d’appel de Thiès, élu par ses pairs pour les représenter au Csm, est convoqué, le 19 avril prochain, par le Conseil de discipline du Conseil supérieur de la magistrature, renseigne l’Obs. Nullement ébranlé par ce qu’il appelle une tentative d’intimidation, le magistrat avertit ceux qui pensent pouvoir le réduire en silence par cette procédure.
La hiérarchie lui reproche d’avoir violé des délibérations du Csm, d’avoir jeté le discrédit sur cette instance, d’instiguer à une réunion de l’Assemblée générale de l’Ums.
Souleymane Tiléko, dans sa correspondance à ses collègues, n’avait pas manqué de donner des observations selon lesquelles le recours à la consultation à domicile ne lui paraît pas justifiable: « cette procédure ne peut être utilisée qu’en cas d’urgence. Or, dans le projet qui nous a été soumis, il n’a été fait mention d’aucun élément de nature à caractériser cette urgence. Je suis au regret de constater qu’en dépit de toutes les protestations, la carrière des magistrats continue à être gérée avec beaucoup de désinvolture« .
Il poursuit: « apparemment, il faudra plus que de simples rejets motivés des membres élus pour remédier à cette situation. A mon avis, la situation est suffisamment préoccupante pour justifier la tenue d’une assemblée générale de l’Ums afin que des pistes de solutions puissent être envisagées« .
Le bureau de l’Ums tient une réunion, aujourd’hui, à 15 heures, de même que le Comité de ressort de Thiès, selon toujours nos confrères.