Washington (AFP) – Le jihadiste d’origine algérienne Mokhtar Belmokhtar, rallié à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), a été visé récemment par une frappe aérienne française en Libye, et est problement mort, a indiqué lundi un responsable américain.
La frappe a eu lieu au mois de novembre, avec le soutien du renseignement américain, a précisé le responsable américain, confirmant des informations parues dans le Wall Street Journal.
Mokhtar Belmokhtar a déjà été donné pour mort à plusieurs reprises, notamment en juin 2015 lors d’une frappe américaine en Libye, et en 2013.
Chef du groupe Al-Mourabitoune qui a mené de nombreuses attaques sanglantes dans la région du Sahel, il est l’un des chefs islamistes extrémistes les plus recherchés de la région.
Il milite pour une grande coalition avec les jihadistes du Niger, du Tchad et de Libye.
Selon le Wall Street Journal, la frappe illustre l’étendue de la coopération militaire et de renseignement entre les Etats-Unis et la France.
Après les attentats de Paris en novembre 2015, le président Obama avait annoncé un renforcement des échanges d’informations entre les services de renseignement français et américains.
Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian se trouve à Washington lundi pour rencontrer son homologue américain Ashton Carter.
Les Etats-Unis ont mis la tête du jihadiste à prix pour cinq millions de dollars.
Il est un vétéran du jihadisme. Né en juin 1972 à Ghardaïa (Algérie), aux portes du Sahara, il a combattu très jeune en Afghanistan en 1991, où il a perdu un œil, d’où son surnom, « le Borgne ».
Il a fait partie du Groupe islamique armé (GIA, démantelé en 2005), puis du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), une dissidence du GIA soutenue par Ben Laden, qui deviendra l’Aqmi, et avec lequel il entretiendra des rapports conflictuels.
L’Aqmi le destituera en 2012, pour insubordination. En 2013, il fusionne son groupe armé avec Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), une des formations jihadistes du nord du Mali visées par l’opération française Serval, lancée en janvier 2013.
Al Mourabitoune, le nouveau groupe dont il prend la direction, officialise son ralliement à Aqmi en décembre 2015.
Condamné à mort à deux reprises par la justice algérienne, Belmokhtar aurait commandité l’assassinat de quatre Français en Mauritanie en décembre 2007, et les enlèvements de deux Canadiens en 2008, et de trois Espagnols et deux Italiens en 2009.