Le ministre de l’Education nationale, Serigne Mbaye Thiam, a annoncé, mardi, à Dakar, la mise en œuvre prochaine d’un programme de couverture maladie dédié aux élèves des écoles publiques, une initiative censée « gommer les disparités sociales » dans le milieu scolaire.
« La santé est un intrant de qualité pour l’atteinte des objectifs du Plan Sénégal émergent. Notre objectif est de créer des conditions propices au maintien des élèves à l’école, avec de bonnes performances scolaires », a affirmé M. Thiam, en parlant des objectifs de cette initiative gouvernementale.
Il intervenait à un atelier sur « les paramètres techniques et les plans de mise en œuvre de la couverture maladie-élèves », en prélude à la mise en œuvre de cette initiative pour laquelle une contribution annuelle de 1.000 francs CFA sera versée, par ses parents, pour chaque élève.
Les cotisations seront versées auprès des mutuelles de santé proches des zones de résidence des élèves et de leurs parents, selon le ministère de l’Education nationale, l’Agence de la couverture maladie universelle et le ministère de la Santé.
Serigne Mbaye Thiam a salué « l’approche multisectorielle et inclusive » de cette mesure prise conjointement par ces trois entités et la division du contrôle de l’éducation scolaire, un démembrement de son département.
« Une bonne synergie des actions et une mutualisation des ressources de nos deux départements pourront à terme contribuer » à la bonne santé des élèves, a affirmé Serigne Mbaye Thiam qui promet, avec cette initiative, d’ »offrir une prise en charge sanitaire équitable » aux élèves des écoles publiques.
« Des innovations majeures »
Grâce à la couverture maladie à l’école, « les élèves [seront] plus réceptifs aux enseignements », a assuré le ministre de l’Education nationale.
Selon lui, il a été constaté que le retard des soins de santé apportés aux élèves entraîne chez eux une baisse des performances scolaires.
« Seule une minorité d’élèves inscrits en classes d’examen bénéficie d’une visite médicale, qui sert à valider leurs aptitudes à passer les épreuves physiques », a signalé M. Thiam.
Il a relevé une « insuffisance [du] suivi médical des élèves », laquelle a un impact négatif sur les résultats scolaires.
La ministre de la Santé, Awa Marie Coll Seck, intervenue à l’atelier, estime que cette mesure est « l’une des innovations majeures du programme de couverture maladie universelle », qui est mis en œuvre par son département.
Les élèves des écoles publiques, dont la cotisation annuelle a été versée, auront accès à « toutes les prestations » de services assurées par les établissements de santé publics, selon Mme Seck.
« Si nous voulons atteindre les objectifs de couverture maladie universelle, nous devons mener des actions synergiques, dans une démarche multisectorielle », c’est-à-dire des initiatives englobant plusieurs secteurs à la fois, l’éducation et la santé par exemple, a-t-elle ajouté.
« La couverture maladie universelle ne peut pas être l’affaire d’un seul département » ministériel, a souligné la ministre de la Santé, pour mettre en exergue l’utilité de sa collaboration avec le ministère de l’Education nationale.