A quelques mois de l’élection présidentielle, le fond monétaire international (Fmi) a exposé ses craintes quant aux engagements budgétaires de 2017-2018. En effet, la sixième revue de l’accord au titre de l’Instrument de soutien à la politique économique (Ispe) du Fmi signale que, « malgré un déficit budgétaire 2017 conforme aux prévisions, l’orientation de la politique gradée, avec un accroissement des passifs, en particulier envers le secteur de l’énergie, entrainant un report des engagements budgétaires de 2017-2018 ».
Seulement, précise le Fmi, dans un contexte marqué par la tenue d’une élection présidentielle prévue début 2019, le niveau fixe des prix intérieurs de l’énergie conjugué à l’augmentation régulière des prix internationaux du pétrole, s’est traduit par une mobilisation insatisfaisante des recettes pétrolières et un accroissement des subventions énergétiques.
Les criantes des services de Christine Lagarde concernent aussi « l’insuffisance des crédits budgétaires et le manque de financement pour ces subventions qui ont entrainé une accumulation des engagements envers la Senelec, et envers des entreprises importatrices de pétrole ». En outre, poursuit le Fmi, l’Etat a accumulé des engagements non réglés envers d’autres entreprises du secteur privé, « comme les prix intérieurs de l’énergie sont restés fixés, les tensions budgétaires ont continué de s’accentuer en 2018, tandis que les salaires et les prestations des grévistes dans les secteurs de l’éducation, ainsi que les dépenses de sécurité visant à répondre aux menaces régionales(Sahel) et intérieures (Casamance, ont fortement augmenté ».
Le Fmi est aussi revenu sur les grands projets du chef de l’Etat. L’institution de Breton Woods demande au gouvernement d’être prudent. « L’accélération programmée de la mise en œuvre de grands projets avant les élections (comme le Train express régional (Ter) et compagnie aérienne nationale nouvellement créée, Air Sénégal) a accru les risques pesant sur la vitalité budgétaire », a fait savoir le Fmi.