Plus que les discours dithyrambiques et les professions de foi grandiloquentes, ce sont ces petits gestes qui éclairent et édifient sur la nature des relations entre la France et ses anciennes colonies.
Face à la déferlante du Covid19 qui menaçait de les submerger, de nombreux pays Africains avaient fermé leurs frontières aériennes.
Le Sénégal avait ainsi décidé le 20 mars 2020, de suspendre toutes les liaisons aériennes jusqu’ au 17 avril.
Une suspension prolongée le 15 avril jusqu’au 31 mai 2020.
En effet, comme partout ailleurs dans le monde, les décisions sont articulées selon la situation sanitaire.
La date du 31 mai, n’est donc pas de rigueur.
Tout dépendra de l’évolution de la pandémie et de l’évaluation des spécialistes.
Qu’à cela ne tienne, Air France a décidé de reprendre ses liaisons aériennes Paris-Dakar avec 4 vols par semaine à partir du 16 juin.
Une décision prise par la Compagnie Française sans l’aval ni concertation avec les autorités aéroportuaires de Dakar.
Même l’état du Sénégal n’a pas été averti de l’ouverture de son propre espace aérien.
Une décision « inélégante « selon les aveux du président Macky Sall en conseil des ministres de ce mercredi 13 mai.
Le chef de l’état qui n’a pas apprécié ce fait du prince de la France.
Interpelé par Macky Sall sur la question, le ministre des transports aériens a avoué n’avoir jamais été saisi au préalable par les autorités Françaises.
Qui plus est, le Sénégal n’est pas le seul à être mis devant le fait accompli.
C’est en effet un véritable plan de reprise de ses vols en Afrique qu’ Air France a concocté sans en informer certains des principaux concernés :
Abidjan, Cotonou, Lomé, Niamey (3 juin), Nouakchott et Conakry (15 juin), Bangui, Dakar, Bamako, Brazzaville (16 juin), Djibouti ( 19 mai), Libreville ( 21 juin).
On notera que ce sont tous des ex colonies Françaises.
Selon le président Macky Sall repris par le journal l’ Obs, ses homologues ont été outrés par cette annonce d’ Air France qui pourrait les mettre en mal avec leurs opinions publiques :
« Le jour où nous déciderons de l’ouverture des frontières, nous utiliserons les mêmes procédés que lors de la prise de décision de la fermeture « a martelé le chef de l’état.
Serigne Mbacké Ndiaye