Le 7 novembre dernier, l’Agence mondial antidopage (Ama), a publié, à Munich, un rapport portant sur des accusations de dopage et de corruption dans l’athlétisme. Ce document dont la véracité continue à faire débats, est systématiquement déchiré par les mis en causes.
Le Président Lamine Diack, cité dans une affaire de dopage et de corruption, étant actuellement mis en examen par la justice française, ses amis ont décidé de porter le combat pour les aider, lui et son fils, Pape Massata Diack, à laver leur honneur. En commençant pour démonter, pièce par pièce, le rapport «inquisitoire» que l’Ama a publié, le 7 novembre dernier, à Munich (Allemagne), aux fins de porter le discrédit sur les mis en cause.
«Cette commission a été officiellement installée le 16 décembre 2014, mais en réalité l’enquête a commencé le 19 septembre de la même année avec l’implication du président de l’Ama, Sir Craig Reedie, vice président du Cio. Ceci fait suite à une rencontre avec des officiels russes. Déjà en octobre avec Valentin Balakhnichev avant la publication d’un rapport confidentiel qui est parvenu au niveau de la commission d’Ethique de l’Iaaf que dirige un avocat anglais, Sir Michael Beloff. Entre temps, il a été diffusé un documentaire par un journaliste allemand les 3 et 7 décembre 2014 intitulé : ‘Comment la Russie fabrique ses champions’, 99% du sport russe en dopé, selon les termes du journaliste allemand», dénonce-t-on
Dans un document, les rédacteurs défient ceux qui doutent de «la fiabilité des contrôles antidopage effectués lors des championnats du monde de Moscou 2013 et lors des Jeux Olympiques d’hiver de Sotchi (événement qui appartient au Cio)». «Lors de ces jeux, seuls 6 athlètes avaient été contrôlés positifs à une substance dopante dont aucun n’est de nationalité russe. Même Thomas Bach (président du Cio) a été surpris d’entendre dire que les Jeux de Sotchi étaient entachés. Ce qui montre que ce rapport est inquisiteur, non contradictoire, et devait nuire», argumentent les souteneurs du Président Diack.
Les «mensonges» de Dick Pound
Dans le réquisitoire, les méthodes de l’Ama ont été décriées : «En janvier et juin 2015, des visites se sont déroulés au siège de l’Iaaf, à Monaco, pour les besoins d’une enquête et des auditions réalisées sur le staff de l’Iaaf par les enquêteurs de l’Ama. Ni Lamine Diack, ni Habib Cissé, ni Papa Massata Diack n’ont fait l’objet d’une audition. Pourquoi ? A travers ce prisme faisant suinter autant d’incohérences, de déductions, sans preuve aucune, personne ne peut accepter pareil rapport».
D’où la conclusion que Richard Pound, auteur du rapport de l’Ama, «a failli réussir à tromper son monde et installer le chaos voulu par ses commanditaires afin de contrôler la première discipline olympique». «Même le parquet de grande instance de Paris a dû mal à piocher dans son volumineux rapport du 14 janvier dernier pour y trouver le ‘nauséabond’ à même d’étayer les accusations relayées par le ‘Monde’ (…) Le fondement de son argumentaire reste et demeure la calomnie. Le mensonge est érigé en dogme chez cet homme qui règle plus des comptes qu’il ne rédige un rapport. Les documents à l’appui montrent à souhait que le rapport qui a fait se dresser sur ses ergots le monde de l’athlétisme n’est que mensonges», a-t-on dramatisé.
Droits Tv de Moscou 2013
Signalant que quelques semaines après la publication du rapport de l’Ama, les plaintes commencent à occuper le quotidien de cet avocat canadien : «VTB, la banque russe épinglée par le rapport a menacé de déposer une plainte pour diffamation contre Pound et ses neufs autres collègues de la commission si les propos ne sont pas rectifiés. Les avocats de la banque ont jugé raisonnable de déposer des plaintes dans les pays où résident les différents membres de la commission».
Et de relever que le montant des droits ne s’élève pas à 25 millions, comme le dit le rapport. «Une lettre officielle de la ‘Russian Télévision and Radio Broadcosting Company’ (Rtr) datée du 26 avril 2013 adressée à Essar Gabriel confirme que l’Iaaf recevra la somme de 1,2 million de dollar pour les droits Tv», rectifie le document.
La gouvernance parallèle à Iaaf ?
Dans le rapport, Dick Pound dénonce «une gouvernance parallèle à Iaaf». Faux, rétorque-t-on. «Sous Lamine Diack, l’Iaaf n’avait jamais aussi bien fonctionné. Lamine Diack avait responsabilisé ses quatre vice-présidents (…) C’est un manque de respect manifeste vis-à-vis de tous les membres du Conseil venant des différents pays qui le composent. Même le canapé d’un psy serait étroit pour diagnostiquer le mal dont souffre cet homme rongé par la haine et la jalousie. Il serait amer du refus de soutien de Lamine Diack pour sa réélection au Comité exécutif de Cio, après 12 ans de traversée du désert», informe cette source.
En tout cas, on soutient avec force que «les commanditaires de ce rapport avaient comme objectif premier de réduire la quinzaine d’années de gouvernance de Lamine Diack à la tête de l’Iaaf en une supposée sombre affaire de dopage. Mais aussi de démythifier une des grands légendes du sport africain afin qu’aucun dirigeant de ce continent ne puisse émerger dans le futur au sein des instances sportives mondiales».
«Pire, il a voulu criminaliser certains aspects de son rapport avec comme seul objectif, pousser la justice à fouiner et à se saisir du dossier pour auditer exhaustivement, aux frais des contribuables français, la gestion de Lamine Diack. Ceci, semble-t-il, aurait motivé la présence de Sébastian Coe au fameux pugilat de Munich. En attendant de mettre la main sur les commanditaires, la justice se chargera de réparer les torts commis dans le rapport indépendant de la Commission indépendante», concluent les amis de l’ancien président de l’Iaaf.