Il y a quelques jours, l’Onu de par sa commission sur le droit commercial international avait demandé à l’Etat du Sénégal de laisser Bibo Bourgi aller se soigner en France. La commission avait donné un délai de vingt jours à l’Etat. Ce délai expire aujourd’hui, sans qu’une décision ne soit prononcée en sa faveur. Bibo Bourgi souffre d’une très lourde pathologie cardiaque.
L’homme d’affaires avait saisi trois juridictions arbitrales internationales en vue de contester la confiscation par l’État du Sénégal de plusieurs sociétés dont il est actionnaire. Parmi elles, la Commission des Nations Unies sur le droit commercial international (CNUDCI). Le 5 avril, à l’occasion d’une audience préliminaire, les avocats de Bibo Bourgi avaient plaidé pour que l’instance arbitrale, au titre des mesures conservatoires, ordonne à la justice sénégalaise de l’autoriser à aller recevoir des soins en France. Bibo Bourgi est en effet suivi par un service parisien spécialisé.
À plusieurs reprises, depuis sa mise en cause en 2013, l’homme d’affaires d’origine libanaise a produit des expertises médicales attestant que cette pathologie complexe ne peut être prise en charge au Sénégal et que son état de santé est incompatible avec la détention, même dans le cadre d’une unité spécialisée. Une thèse confirmée par un cardiologue sénégalais commis par la CREI, ce qui avait conduit les magistrats à remettre Bourgi en liberté au bout de deux mois, en juin 2013.
Sans attendre de connaître la décision de la CNUDCI, la justice sénégalaise a pourtant ordonné, au lendemain de l’audience arbitrale, le placement sous écrou de Bibo Bourgi.