Le débat entre Ousmane Sonko et Amadou Bâ se prépare malgré les réserves du Cnra : « Nous sommes prêts »

L’organisation du débat entre Ousmane Sonko et Amadou Bâ prend un nouveau tournant. Malgré l’opposition du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra), qui invoque une inégalité dans le traitement médiatique des candidats, les protagonistes n’ont pas renoncé à cet échange.

L’École d’art oratoire et de leadership (Eao), par la voix de son président Cheikh Diallo, a annoncé que les deux hommes ont exprimé un intérêt marqué pour cette confrontation télévisée. « Cet événement, inédit dans l’histoire politique et médiatique du Sénégal, a suscité un réel engouement », a précisé Diallo.

Portée par cette volonté commune, l’Eao a déjà entamé les préparatifs de ce face-à-face historique entre l’actuel Premier ministre et l’un de ses prédécesseurs. « Nous sommes prêts », assure Cheikh Diallo, soulignant que les règles du débat s’inspirent des meilleurs exemples internationaux, notamment aux États-Unis et en France, mais adaptées au contexte sénégalais.

L’Eao propose ainsi un format précis : un débat de 90 minutes, partagé équitablement entre le français et le wolof. ITV, une chaîne privée du groupe Emedia, a été choisie pour la diffusion. « La Rts, étant sous la tutelle du Cnra, et afin d’éviter toute rupture d’égalité dans l’accès au service public audiovisuel en période électorale, une chaîne privée a été préférée », explique Diallo.

Les modalités logistiques sont également établies. Chaque candidat pourra être accompagné de 12 invités. Le débat se déroulera debout, avec seulement un bloc-notes de quatre pages vierges, un stylo et une bouteille d’eau pour chaque intervenant. Trois journalistes modéreront les échanges, l’un choisi par chaque camp, et le troisième désigné par le Synpics (Syndicat des professionnels de l’information et de la communication).

Il ne reste désormais qu’à obtenir la confirmation définitive d’Amadou Bâ, tandis que, selon des sources proches de l’Eao, Ousmane Sonko aurait déjà indiqué sa disponibilité pour les 28 ou 29 octobre.

Quant à la possibilité d’une opposition du Cnra à ce débat, des experts juridiques estiment que rien ne peut l’empêcher. « Les médias organisent régulièrement des débats pendant les campagnes, et il n’y a pas de raison valable pour interdire une telle discussion », affirment-ils dans le journal Les Échos.

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