Les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire sont indépendants, a-t-on l’habitude de ressasser. Mais tel ne semble pas être le cas à l’Assemblée nationale où les députés de la majorité sont encouragés, sinon contraints à chaque fois de manifester leur solidarité à l’endroit du gouvernement, quelle que soit la situation. Et cette inacceptable entorse à la séparation des pouvoirs, a été faite par le patron des députés de l’hémicycle, Moustapha Niasse qui, à l’entame de son propos, hier, fait la remarque suivante : «Il me parait illusoire de s’attendre à une opposition frontale entre l’exécutif et le législatif encore moins dans un contexte où la synergie des énergies est hautement souhaitable».
«Il s’agit là, à la fois du contrôle de l’action gouvernementale et de l’exercice de la vocation des populations qui ont élu les députés», ajoute-t-il. Une question s’impose dès lors : comment peut-on s’attendre à ce que des députés censés «contrôler l’action gouvernementale», reçoivent ans le même temps, une injonction à manifester leur solidarité vis-à-vis de ceux du gouvernement qu’ils sont censés contrôler ?
En excluant d’emblée toute «opposition frontale entre l’exécutif et le législatif», Moustapha Niasse reconnait, de manière explicite, que les citoyens qui ont élu les députés, ne doivent pas s’attendre à des contradictions majeures, à un débat de fond entre les pouvoirs exécutif et législatif, sur les questions brûlantes de l’heure. En d’autres termes, le parlement, c’est l’antichambre du gouvernement.