Le concert de Waly Seck aura lieu ce samedi 4 juin l’AccorHotels Arena

waly-seck-1

En vérité, le concert de Waly Seck n’aura pas lieu à Bercy mais plutôt à… l’AccorHotels Arena. L’ancien Palais omnisports de Paris-Bercy a vu sa capacité portée de 17.000 à 20.300 spectateurs. Les travaux de rénovation ont coûté 135 millions d’euros.

Il va falloir s’y habituer… L’ancien Palais omnisports de Paris-Bercy s’appelle depuis octobre 2015 AccorHotels Arena. Et c’est sous cette nouvelle appellation que le bâtiment rénové a été inauguré en octobre dernier. C’est ce que l’on appelle le « naming ». Les travaux – qui se sont déroulés en deux temps et se sont achevés le 17 octobre 2015 – ont duré au total 18 mois. D’un coût de 135 millions d’euros, ils ont notamment permis de porter la capacité de l’équipement de 17.000 à 20.300 spectateurs. Le nombre de loges est lui passé de 18 à 53, dont 10 panoramiques. Le bâtiment compte aussi quatre salons.

Avis aux fans de Waly Seck : n’ayez aucune inquiétude car la star montante de la musique Sénégalaise fera bel et bien son concert ce 4 juin 2016 à l’AccorHotels Arena qui est le nouveau nom du Palais omnisports de Paris-Bercy.

Le « naming » c’est quoi ?
La dénomination1 publicitaire d’une enceinte sportive, parfois abusivement désignée dans les pays francophones par l’anglicisme naming, est une pratique spécifique de parrainage (en anglais sponsoring) qui consiste à donner à une enceinte sportive, le plus souvent un stade, ou à une compétition sportive le nom d’une marque ou d’une société marraine (en anglais sponsor). Les accords de dénomination publicitaire sont généralement des accords de longue durée, conclus pour une période comprise entre 15 et 30 ans.

Cette pratique affecte la toponymie locale, si elle vise à remplacer un nom ancien par un nouveau nom pour raison commerciale et dans un but publicitaire.

Le « naming » dans le monde du sport :
Terminons par un rapide tour du monde de la planète naming. Comme on n’est pas tombés de la dernière pluie – un des rares produits encore gratuits sur Terre –, il ne nous a pas échappé que le cousin londonien de Bercy s’appellait depuis plusieurs années l’O2 Arena (O2 étant l’équivalent insulaire d’Orange), que les grandes salles de Stuttgart et Berlin roulaient des mécaniques sous étiquette Mercedes-Benz Arena, et que, de Los Angeles (le déjà ancien Staples Center) à Glasgow (The SSE Hydro, du nom de la compagnie écossaise d’électricité) en passant par Amsterdam (le Heineken Music Hall) et Toronto (le Air Canada Center), des marques conquérantes cherchaient de plus en plus à investir les champs connexes des sports grand public et de l’entertainment.

On sait aussi très bien que partout dans le monde, des stades (et clubs) de football, par l’argent allêchés, s’offrent de croquignolets sobriquets : le Matmut Atlantique de Bordeaux a beaucoup amusé, mais relativement moins énervé que le Emirates Stadium imposé par le club d’Arsenal (Londres) à ses supporters en furie. Précisons que dans la majeure partie de ces exemples, les murs des structures appartiennent à des sociétés privés – ce n’est pas le cas, rappelons-le, à Bercy, équipement appartenant à la ville de Paris.

Ces opérations de naming sont-elles toujours gagnantes ? Impossible à dire, mais il faut croire que la symbolique du nom, l’attachement à l’histoire (d’un club, d’un quartier, d’une ville) restent des priorités non négociables pour des gérants tels que ceux du Madison Square Garden, à New York, ou ceux de Liverpool et Manchester (parmi tant d’autres) si l’on parle des stades de football. Dans le premier cas, les gestionnaires de la salle de spectacle polyvalente la plus célèbre au monde, même s’ils profitent des subsides généreuses de la banque Chase, de la bière Budweiser et de Coca-Cola, ont maintes fois répété que le nom du légendaire bâtiment circulaire, qui est d’abord une adresse dans New York, n’était pas à vendre. Il n’y a donc pas de fatalité, mais des choix politiques, sémantiques, quasi-philosophiques.

Idem pour le stade d’Anfield (à Liverpool) et celui d’Old Trafford (à Manchester) : les actionnaires, pourtant américains, et qu’on peut difficilement suspecter d’être des soutiens d’Olivier Besancenot, ont sanctuarisé les appellations – géographiques, et donc sentimentales, fondamentalement culturelles – de leurs enceintes sportives. Mais bon, ces gens-là sont sans doute d’affreux rétrogrades…

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici