La chambre d’instruction du comité d’éthique de la Fifa – qui s’est emparée du cas de Michel Platini dans l’affaire du 1,8 million d’euros versé en 2011 pour un travail que le Français affirme avoir effectué entre 1999 et 2002 – a remis en fin de semaine son rapport à la chambre de jugement, laissant à cette occasion entendre qu’elle avait recommandé une sanction envers l’actuel président de l’Union européenne de football.
Depuis, les spéculations allaient bon train : cinq ans de suspension de toute fonction dans le football ? Six ans ? Selon nos informations, la préconisation de la ressortissante de Trinidad-et-Tobago Vanessa Allard, qui pilote l’instruction, dépasse de beaucoup les prévisions les plus pessimistes : elle réclame le bannissement à vie.
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Ce qui, à la limite, rend secondaire la candidature de Platini pour l’élection anticipée du président de la Fifa le 26 février prochain : l’ancien numéro 10 ne joue plus tant son avenir lors de cette élection que sa survie dans le monde qui l’a fait roi. On note qu’à ce jour, seul l’Américain Chuck Glazer et le Trinidéen Jack Warner, impliqués dans un scandale portant sur quelque 150 millions d’euros de pots-de-vin, de rétrocommissions et de blanchiment, ont été frappés d’une suspension à vie, le second étant même l’objet d’une demande d’extradition de la part de la justice américaine : voilà pour la mesure de la sanction réclamée envers Platini.
Celui-ci s’est déjà porté devant le Tribunal arbitral du sport (TAS) pour faire appel de la suspension de 90 jours (plus 45, si le Comité d’éthique le juge utile) qui le frappe jusqu’au 5 janvier, et qui l’empêche de faire campagne pour la présidence de la Fifa tout en le privant de toutes ses missions au sein de l’UEFA. Sur la base du rapport remis par Allard et réclamant ce bannissement à vie, la chambre de jugement de ce même comité d’éthique a fait savoir qu’elle rendrait son jugement «en décembre». A la suite duquel, on le suppose, Platini ira à nouveau devant le TAS pour contester un verdict qu’on imagine à la mesure des préconisations de la chambre d’instruction.