Le directeur de l’administration pénitentiaire, le colonel Daouda Diop, réfute l’existence d’un « enfer carcéral » au Sénégal, même s’il reconnaît que les conditions de vie ’’sont difficiles’’ dans les prisons du pays.
« Il n’y a pas d’enfer carcéral au Sénégal toutes proportions gardées par rapport à ce qui se dit et ce qui se fait je suis bien placé pour le dire. Les conditions de vie sont difficiles, il ne s’agit pas d’un bagne, encore moins d’un enfer », a-t-il dit.
Invité de l’émission mensuelle de la rédaction du Journal parlé de Radio Sénégal (publique), intitulé, « Au grè de l’actualité », le colonel Diop a reconnu d’emblée une augmentation de la population carcérale dans les 37 prisons du Sénégal.
« Les chiffres sur toute l’étendue du territoire national et au-delà dans le monde entier, (…) sont en croissance continue. Donc, c’est un phénomène mondial et le Sénégal ne peut pas être en reste », a-t-il expliqué.
Le directeur de l’administration pénitentiaire a néanmoins souligné qu’il faudrait prendre en compte d’autres facteurs comme la population et la capacité d’accueil des prisons pour employer soit le terme de « surpopulation carcérale », soit d’ »encombrement carcéral ».
A ce propos, il a indiqué que la Maison d’arrêt de Rebeuss (Dakar) a largement dépassé sa capacité d’accueil, une situation qui selon lui, a conduit l’administration pénitentiaire à prendre une série de mesures pour la réduction des effectifs de la dite prison.
« En 2016, l’effectif de Rebeuss avoisinait ou dépassait parfois 2500[prisonniers]. Des mesures ont été prises depuis lors pour arriver à réguler [cet effectif] », a fait savoir le colonel Diop, précisant que ces mesures sont d’ordre interne et d’ordre externe.
Il a cité l’accélération des procédures avec la mise en place des Chambres criminelles pour que les prévenus ne restent pas longtemps en prison sans bénéficier d’un jugement ainsi que des mesures d’aménagement interne qui permettent à l’administration pénitentiaire d’avoir « une photographie de l’ensemble des prisons » sénégalaises.
« Nous savons chaque jour quelles sont les prisons qui sont en surpopulation et les prisons où il y a un effectif qui est en deçà de la capacité réelle. Il s’agit pour nous en ce moment-là de procéder à ce qu’on appelle les transfèrements administratifs pour pouvoir désengorger les prisons qui sont assez pleines vers des prisons qui ont des effectifs en deçà de leur capacité réelle », a-t-il dit.
Selon le colonel Diop, ces mesures d’aménagement interne font que l’administration pénitentiaire arrive depuis 6 à 7 mois à réguler les effectifs aussi bien à Rebeuss que dans d’autres prisons où la population carcérale avait tendance à augmenter.
« Nous le faisons au quotidien. Chaque semaine, il y a des transfèrements qui se font sur l’ensemble des 37 prisons du Sénégal, que ça soit de Dakar vers l’intérieur du pays ou de l’intérieur du pays vers Dakar ou à l’intérieur des zones », a fait valoir le directeur de l’administration pénitentiaire.