On en parle très peu, mais leur cas interpelle, du fait de leur exposition aux rayons du soleil, de leur santé fragile. Il ne serait pas faux de dire que les albinos du Sénégal sont menacés de disparition, au rythme où le cancer les emporte les uns après les autres. Deux d’entre eux, malades, craignent de succomber à ces cancers qui ont déjà emporté leurs proches.
17 albinos morts du cancer
Omar Seck est malade. Gravement malade. Ce jeune homme âgé de 20 ans est un albinos. Originaire de Kaolack où il étudie le coran dans un daara, il souffre d’un cancer, ce tueur silencieux qui est en train de décimer les albinos du Sénégal. D’ailleurs, 17 en sont déjà morts, dont le grand-frère d’Omar. Mais Omar Seck qui dit craindre aussi pour sa sœur albinos, n’est pas le seul à souffrir du cancer, la maladie contre laquelle se bat Dioumel Ka, une autre fille originaire du Fouta, venue à Dakar accompagnée de son père, pour des soins d’urgence. Leurs cas préoccupants, font redouter le pire chez leurs frères et sœurs albinos. D’où le SOS lancé par l’association des albinos du Sénégal (Anas) qui demande de l’aide. Omar et Dioumel ne sont pas pris en charge au niveau des structures sanitaires, faute de moyen. Ils souffrent en silence, en attendant peut-être la faucheuse, si rien n’est fait, si aucune bonne volonté ne leur vienne en aide.
Une opération au coût de 400 000 FCfa
Le coût de l’opération que doit subir Omar, atteint au niveau de la tête, est estimé à 400 000 FCfa. Dioumel, elle, doit débourser 350 000 FCfa pour subir une intervention chirurgicale au niveau de la poitrine. Deux cas qui nécessitent l’intervention urgente des autorités de l’Etat, du président Macky Sall en particulier comme le souhaite le président de l’Anas, Mouhamadou Bamba Diop.
«Son Excellence le président de la République, doit intervenir pour aider les Albinos du Sénégal. Ils ne sont pas tués à coups de couteau, mais ils meurent discrètement et difficilement de cancer atroce», alerte-t-il. Car, «Cette année, nous en sommes à 17 décès dus au cancer. Personne n’en parle parce que personne ne se soucie d’eux ou comme s’ils ne font pas partie de la population», regrette encore leur président, qui s’est confié à Seneweb pour demander davantage de considération à leur endroit.
«Pour que les Albinos cessent de mourir en douce»
«Je n’ai pas les mots pour qualifier cette ignorance, je demande à tous les Sénégalais d’en faire un combat, parce que c’est noble», prie-t-il. Invitant la Présidence de la République, la Primature, le ministère de la Santé ainsi que tous les Sénégalais qui ont un cœur, à réagir, vite, «pour que les Albinos cessent de mourir en douce», implore le président de l’Anas