Le Grand Théâtre de Dakar est l’une des plus belles réalisations architecturales du continent et le plus grand de l’Afrique de l’Ouest, deuxième des sept merveilles de Maître Abdoulaye Wade, construit grâce à la coopération entre la République populaire de Chine et le Sénégal avec un financement respectif de 13,8 milliards de F CFA et de 2.9 milliards qui accueille 1800 spectateurs.
Ce monument imposant permet aux artistes d’effectuer diverses prestations comme la représentation des plus grandes œuvres du répertoire culturel sénégalais, africain et même mondial et permet l’éclosion de tous les talents, qu’ils soient musiciens, dramaturges ou acteurs. Depuis 2012, presque tous les weekends, des soirées sénégalaises sont organisées dans ce temple prisé par les populations pour faire leur «Battré» mais le Grand Théâtre se frotte aussi les mains en engrangeant annuellement plus de 300 millions entre locations et rentrées diverses.
Pour rappel : Lors de la 18è édition du grand prix du président de la République pour la promotion de la femme au Grand Théâtre, pour lancer des piques à toute l’opposition qui tenait des manifestations à la place de l’obélisque et à la place de l’indépendance pour contester la décision du Conseil Constitutionnel occasionnant malheureusement la mort de l’étudiant Mamadou Diop, l’ex-président Abdoulaye Wade avait déclaré: «Une brise est un vent léger qui secoue peut être les feuilles des arbres, mais ne sera jamais un ouragan», avant de conclure «il n’y aura pas d’ouragan dans ce pays».
L’ironie du sort avait fait que Youssou Ndour, son «ouragan» qui le tourbillonnait de tout bords dans la campagne de 2012, avait fini d’hériter «son Grand Théâtre» en devenant le ministre de la Culture et du Tourisme juste après que Macky Sall ait accédé au pouvoir en installant son premier gouvernement dirigé par l’ex-Premier ministre Abdoul Mbaye.
Le leader de « Fékké ma ci bolé », Youssou Ndour, avait-il raison de s’en prendre à Maître Abdoulaye Wade qui avait invalidé sa candidature injustement ? Qui sait !
En tout cas, le Conseil Constitutionnel avait rejeté sa candidature, arguant du fait qu’ il n’avait pu présenter les 10000 signatures minimum exigées. Et pourtant, il en avait produit 12936 validées par un organisme gouvernemental, hélas les 5 sages qui étaient composés de Cheikh Tidiane Diakhaté, Isaac Yankhoba Ndiaye, Mouhamed Sonko, Chimère Malick Diouf et Siricondy Diallo, n’avaient validé que 8911 de ces signatures.
Quand même, là où une couturière (Diouma Dieng Diakhaté qui avait pris la poubelle pour l’urne) peut avoir 10000 signatures, Youssou Ndour, musicien et star planétaire, pouvait en avoir beaucoup plus.
Malgré que le président de la République, Macky Sall, ait substitué son Yoonu Yokkuté par le Plan Sénégal Emergent(PSE), le Sénégal émergeait déjà au Grand Théâtre avant même que son
programme soit mis œuvre. En effet, le défunt régime n’a enregistré qu’un meeting de Maître Abdoulaye Wade en 2011, année coïncidant à l’inauguration du Grand Théâtre alors que celui de Macky Sall continue d’enregistrer toutes sortes de soirées sénégalaises accompagnées de «Battré» où l’entrée est fixée à 10000 FCFA, Vip 25000, parfois 100000 pour les Vip prestige.
Des millions tombent chaque semaines sous les projecteurs et cameras de télévisions. Ceux qui disent que «Deukeu bi da fa Macky» ont tort, l’argent circule à gogo et personne n’est interpellée ni poursuivie donc c’est licite: le pays est en marche sous l’ère Macky.
Tout de même, le Grand Théâtre Doudou Ndiaye Rose est beaucoup plus rentable que le Centre International de Conférences Abdou Diouf (CICAD) qui peine à faire entrer de l’argent dans ses
caisses. En définitive, pas d’émergence sans argent et que le «Battré» au Grand Théâtre est synonyme de distributeur automatique de billets de 10000 et de 5000, est-ce le premier acte posé inconsciemment par le Plan Sénégal Emergent(PSE) ! Alors quel bilan satisfaisant du président Macky Sall pour les échéances électorales…
Serigne Babacar Dieng