Layènes : 132 garçons obtiennent des épouses avec …5.000 FCfa
Tout de blanc vêtu, il marche d’un pas lent, vers la tente placée à côté du mausolée de Seydina Limamou Lahi, fondateur de la confrérie Layène, sis à Diamalaye. Son nom, Issa Laye. Ému aux larmes, il est difficile de lui soutirer un mot. Il vient, en effet, de convoler en justes noces. Ce samedi 6 janvier 2018, jour de la ziarra annuelle initiée par le khalife général des Layènes en 1968, Issa Laye fait partie des nombreux jeunes qui ont eu la chance de profiter des mariages collectifs célébrés par la communauté Layène. Des mariages scellés dans la plus grande sobriété avec une dot de seulement 5.000 Fcfa pour chaque fille donnée en mariage.
C’est à 18 heures que la délégation de la famille, dirigée par le porte-parole, Mamadou Lamine Laye, de l’Imam Mame Libasse Laye, du fils aîné du Khalife, Seydina Issa Thiaw Laye, entre autres, est arrivée pour prendre place sous la tente.
L’heure de la délivrance est arrivée pour les jeunes candidats au mariage. L’un des fils du Khalife, Baye Ndjine Thiaw Laye, coordonateur de la ziarra, prend la parole. Silence de cathédrale. Subitement, il demande aux jeunes de “chauffer” la tente. Des chants sont entonnés en choeur : 10 minutes de ferveur.
S’adressant à l’assistance, il informe que « 132 mariages ont été scellés ». La dot s’élève à 5000 Fcfa pour chaque mariée. Mais, précise-t-il, des enquêtes ont été menées au préalable pour voir si les parents des deux conjoints sont d’accords pour ces unions.
Le chargé de communication de la communauté Layène, Moustapha Dème, explique que ce type de célébration date de 1883. Le Khalife faisait des tournées dans les cités Layènes pour sceller des unions. Mais c’est en 1985, plus d’un siècle après les premières mariages scellés, que le comité d’organisation a combiné la ziarra annuelle, qui a débuté en 1968, avec ces mariages collectifs.
Selon Moustapha Dème, ces mariages sont célébrés suivant les préceptes de l’Islam. L’objectif visé est de « lutter contre la déperdition, la prostitution, les écarts de jeunesse et autres ».
SENEPEOPLE