L’atout gênant de Macky Sall: «Mbaye Ndiaye», un naturel qui dérange

La dernière sortie de Mbaye Ndiaye, ancien ministre de l’Intérieur et directeur des structures de l’Alliance pour la république (Apr) fait grincer des dents dans les rangs du parti présidentiel. Ses prises de position sont passées à la loupe par les analystes politiques, Ibou Sané, et Moussa Diaw, enseignant chercheur à l’université Gaston Berger de Saint-Louis. Pour le premier, Mbaye Ndiaye est «quelqu’un qui est libre dans ses discours. Il est tellement lié à Macky Sall qu’il pense, à tout prix, qu’il doit prendre sa défense. Or, prendre la défense du chef de l’Etat, c’est mettre en place un dispositif de communication plus adapté au langage populaire. C’est mieux que d’avoir un discours brusque qui, parfois, est un discours très offensif. Parfois, il perd les repères. Il ne prend pas suffisamment le temps pour analyser la situation et de manière très fine, donner des réponses très fines. Il donne l’impression de quelqu’un qui est très maladroit dans ses prises de position, alors qu’un homme politique, c’est quelqu’un qui a des cibles et il doit les atteindre», analyse Ibou Sané dans le quotidien Lobservateur. Pour Moussa Diaw, Mbaye Ndiaye ne fait pas dans la langue de bois. «Il est naturel dans ses propos. Il traduit fidèlement ce que pensent les autres. Il surprend, mais ne dérange pas. On l’a vu à l’œuvre lors de l’inauguration du Pont de l’émergence. Il avait surpris le président de la République en l’interrompant pour livrer un slogan. Il fait partie des premiers souteneurs de Macky Sall», rappelle le politologue. Dans les colonnes du journal, Moussa Diaw de reconnaître que «les déclarations de Mbaye Nidiaye gênent quelque part, mais c’est comme cela qu’il pense. Il a un registre qui lui est particulier. Il est naturellement comme cela. Les gens sont gênés quand il tient des propos par rapport à des situations politiques, alors qu’il est très proche du chef de l’Etat. Mais cela me surprendrait qu’il soit mis à l’écart. C’est un membre fondateur de l’Apr», soutient l’analyste politique.