L’asthme, maladie dont souffre ’’plus de 8.000 personnes à Dakar’’, se caractérise par une « une forte mortalité » qui en fait un problème majeur de santé publique, a soutenu, mardi, le chef du service de pneumologie de l’hôpital de Fann, professeur Nafissatou Oumar Touré.
« Ce chiffre est bien en-deçà de la réalité, et ce qui est inquiétant, c’est que le nombre de cas augmente d’année en année », a-t-elle souligné en marge d’une conférence publique sur cette maladie, à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de l’asthme.
Celle-ci porte sur le thème « Contrôlez votre asthme, ne le laissez pas vous dominer ». Elle est organisée par le ministère de la Santé et de l’Action sociale, en collaboration avec l’Association de soutien aux asthmatiques et la Société sénégalaise de pneumologie.
Le professeur Nafissatou Oumar Touré explique que l’asthme, dont souffrent 300 millions de personnes à travers le monde, est une maladie chronique qui atteint les bronches. « Une personne qui en est atteinte la porte pour toute sa vie », note-t-elle.
« Quand un patient est asthmatique, ce sont ses voies aériennes qui sont touchées et lorsqu’il a des crises d’asthme, qui sont considérées comme une urgence, il faut le prendre en charge assez rapidement pour améliorer la qualité de vie du patient mais également éviter qu’il y ait une issue grave pouvant aller jusqu’à la mort », a encore relevé la spécialiste.
Elle a rappelé que parmi les causes pouvant provoquer les crises d’asthme, il y a « les facteurs déclenchants » tels que les allergènes, des produits se trouvant dans l’atmosphère que le corps du sujet atteint d’asthme ne supporte pas.
Il y a aussi selon Mme Touré « les produits nocifs qui agressent les bronches, comme la cigarette ou la pollution, qui se trouvent dans l’atmosphère et que les patients respirent et sont, de fait, à l’origine de « crises d’asthme mortelles ».
D’après la pneumologue, l’asthme est une maladie qui ne se guérit pas, mais qui se contrôle. « C’est le corps du patient asthmatique qui ne supporte pas certaines choses. Donc, il faut un suivi, une connaissance de la maladie, connaitre les facteurs déclenchants, savoir tout ce qui l’aggrave et essayer d’avoir une bonne prise en charge », a-t-elle conseillé.
Aussi la prise en charge de l’asthme « doit être globale, parce qu’elle concerne la maladie et les facteurs qui l’a déclenchent. C’est pourquoi, un patient qui a une bonne prise en charge et un bon suivi peut vivre longtemps, sans faire de crise d’asthme, ni être gêné par sa maladie », a-t-elle ajouté.
« En 2015, plus de 8.000 patients ont été consultés au service de pneumologie où nous recevons chaque année plus de 800 patients qui viennent pour une crise d’asthme et qui n’ont rien à voir avec ceux qui ont un suivi et qui sont équilibrés », explique Nafissatou O. Touré.
Si l’on en croit la pneumologue, un patient asthmatique « ne doit jamais sortir sans sa pompe qui est son premier sauveur, et cela concerne même les asthmatiques qui sont équilibrés et qui n’ont pas fait de crise d’asthme depuis longtemps, parce que l’évolution peut être imprévisible ».
Il s’y ajoute que le traitement et la prise en charge de l’asthme sont relativement coûteux, une mauvaise prise en charge coûtant « encore plus chère que le traitement réel », selon Nafissatou Oumar Touré.
Elle précise toutefois que la prise des médicaments « permet de stabiliser les crises et de les rendre moins sévères », ajoutant qu’en guise de prévention, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) renseigne que le coût d’un asthme mal pris en charge « est supérieur au coût de la prise en charge du VIH/Sida et de la tuberculose réunis ».
LTF/BK
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