Régler ses comptes avec son rival à coup de rimes bien tournées est traditionnellement admis dans le rap en général, et le « rap game » sénégalais n’y échappe pas. Depuis quelques semaines, le clash Dip Doundou Guiss Vs Omzo Dollar est sur toutes les lèvres. Après l’épisode « Booba », le sujet favori du public, est, en effet, le « beef » saignant auquel se livrent ces deux rappeurs.
Du fameux titre de Rap’adio « Xibaaru 1-2ground » à ceux, plus actuels, de la nouvelle génération comme « Kintambiew » ou « TLK Part 2 », il faut dire que tout au long de son histoire, de nombreux clashs ont marqué le rap sénégalais. Retour sur cet art du « beef » made in galsen.
Rap’Adio : We against the world !
« Xibaaru 1-2 ground » de Rap’Adio est un titre référence en matière de clash dans le rap galsen, tant il a fait de vagues. Sorti en 1998, sur le track éponyme de l’album, ce groupe, devenu mythique, déclare la guerre à presque tous les groupes de Rap les plus en vue à l’époque.
Morceaux choisis : (Keyti) : « Man talouma yeukeuti sama loxo ci kaw, sama avenir moung may raw » (Pas le temps de lever les mains en l’air (de danser) c’est mon avenir qui se joue là !) en référence à un son très entrainant de Daara J : «Yeukeuti loxo ci kaw » (lever les mains en l’air). « Sou Coow jibé dou ma ko daw » (Moi, j’affronte les problèmes, je ne les fuis pas) attaque contre le PBS, en référence à leur hit « Daw Coow »(Éviter les embrouilles).
(Bibson) : « Souma lay door, dinga jooy, melni koulokk ay mouss di jooynaane : Boul ma jooylo han han, di niou sonal ak Mbeugël » (Vous nous tympanisez avec vos chansons d’amour à deux balles, on dirait des chats qui miaulent ! (un coup de poignard direct dans le cœur du groupe Jant Bi et de son célèbre tube : « Boul ma jooylo »(Ne me fait pas pleurer pas)
Ou encore, cette riposte au titre «Thiow lii » du groupe Pee Froiss pour les accuser d’avoir volé ses textes : « Ana bandit salté you sathione sama textes yi : Louyndayu lii, Affaire Bu Graw, talibé, walaBok fefty, sa affair mounoula graw boudé fofou nga koy Kale» (Bandes de voleurs ! Vous ne risquez pas de faire long feu si vous continuez à vous accaparer le travail d’autrui).
Bien sûr, tous ces groupes réagiront avec plus ou moins de réussite à ces clashs. Parmi les contre-attaques les plus mémorables, on peut citer celui du Daara J, avec le fameux titre « Microphone Soldat » avec notamment la partie signée Ndongo D où il assimile le groupe Rap’Adio et son morceau à des virus dangereux contre lesquels il faut prémunir le rap et les MC du Sénégal : « Il paraît qu’il y a un nouveau son qui nous pourrit les oreilles (…) May Day May Day, à tous les microphones soldats pas encore affectés, protégez-vous, blindez-vous pour ne pas être infectés, l’épidémie se propage, elle avance, gagne du terrain, virus en action injecté ; Repérez-les, à coup de rimes, écrasez-les avant de les éjecter ».
Bibson Vs Fata : Real Vs Fake Mcs
Le clash Bibson Vs Fata est un épisode mémorable dans l’histoire du « diss » au Sénégal. En effet ce violent duel entre l’ex-membre du groupe Rap’Adio et Fata apparaît comme une suite du clash Rapadio vs Tout le monde et, a été, dans les années 2000, au centre de toutes les attentions.
Le groupe Rapadio a volé en éclat, mais certains de ces membres en solo dorénavant, continuent un peu leur croisade contre ceux qu’ils appellent les « Fake Mcs » ( Il faut noter que le clash a commencé après la sortie de Fréres Ennemis, un album produit par Talla Diagne et qui avait regroupé Bibson et son ex-ennemi Gunman Xouman c’est le cas notamment de Bibson qui va s’attaquer violemment à Fata rappeur en vogue à l’époque et qui, dans un de ces textes avait déclaré : « Ana gnidone wooy « Kara Dindi », Fata molène fi dindi » (Ou sont les auteurs de « Kara Dindi » (un titre contenu sur l’album – Xibaaru 1-2 ground de Rap’Adio) ? Moi fata, je les ai dégagés de la scène) pour dire qu’il a fait voler en éclats le groupe Rap’Adio.
Avec une scène locale rap masochiste et homophobe (les rappeurs à travers le monde, en général le sont d’ailleurs) l’insulte ultime ici, c’est se faire traiter de femelles pire d’homos). C’est ainsi que Bibson baptisera sur un de ces titres resté célèbre, Moutapha Nging alias Fata : « Fatou Nging ». Histoire de lui denier toute virilité « t’es pas un homme, mec ! » (Il faut dire que c’est le son « Soss » de Fata qui a mis de l’huile sur le feu car avant, son futur ennemi l’avait invité dans le clip « Boussouba Ngaye Comprendre ». Après le son de « Soss » qui avait eu ses heures de gloire, Daddy Bibson revenu de la France avec un album visant Fata sur deux morceaux avec l’aide du groupe pikinois Pinal Gang.
Cette guéguerre entre les deux mc d’une violence rare, durera encore quelques années avant de connaitre une accalmie à la faveur d’un rapprochement des deux artistes.
Marabout Vs Fata, duel fratricide
Presque personne ne se souvient du rappeur Marabout, mais tout le monde par contre se souvient de son morceau très violent contre Fata, ou il l’accuse de vol ouvertement.
Ce titre qui est passé en boucle sur les émissions hip-hop, les plus écoutées en ces temps-là fait très mal à Fata, qui tentera par la suite d’apporter une réponse à la hauteur de cette attaque fratricide avec ce titre « Ma Watko ! » (Je le jure !) contenu dans l’album de CBV, son premier crew. Mais le mal était déjà fait, le titre de Marabout entamera très sérieusement, la « street crediblity » de Fata. Il en traine d’ailleurs, toujours quelques séquelles.
Assurément Fata est l’artiste le plus mal-aimé de la scène hip- hop sénégalaise, un peu parce qu’il prône un genre de rap, qui ne semble pas convenir à ses autres collègues rappeurs, mais aussi et surtout parce que sa « street crediblity » est quasi inexistante, néanmoins, il tente tant bien que mal de tracer sa route. « I follow my way », rappelle-t-il tout le temps.
Régler ses comptes avec son rival à coup de rimes bien tournées est traditionnellement admis dans le rap en général, et le « rap game » sénégalais n’y échappe pas. Depuis quelques semaines, le clash Dip Doundou Guiss Vs Omzo Dollar est sur toutes les lèvres. Après l’épisode « Booba », le sujet favori du public, est, en effet, le « beef » saignant auquel se livrent ces deux rappeurs.
Omzo Dollar Vs Dip Doundou Guiss. (Photo) : Dakaractu
Omzo Dollar Vs Dip Doundou Guiss. (Photo) : Dakaractu
Du fameux titre de Rap’adio « Xibaaru 1-2ground » à ceux, plus actuels, de la nouvelle génération comme « Kintambiew » ou « TLK Part 2 », il faut dire que tout au long de son histoire, de nombreux clashs ont marqué le rap sénégalais. Retour sur cet art du « beef » made in galsen.
Rap’Adio : We against the world !
« Xibaaru 1-2 ground » de Rap’Adio est un titre référence en matière de clash dans le rap galsen, tant il a fait de vagues. Sorti en 1998, sur le track éponyme de l’album, ce groupe, devenu mythique, déclare la guerre à presque tous les groupes de Rap les plus en vue à l’époque.
Morceaux choisis : (Keyti) : « Man talouma yeukeuti sama loxo ci kaw, sama avenir moung may raw » (Pas le temps de lever les mains en l’air (de danser) c’est mon avenir qui se joue là !) en référence à un son très entrainant de Daara J : «Yeukeuti loxo ci kaw » (lever les mains en l’air). « Sou Coow jibé dou ma ko daw » (Moi, j’affronte les problèmes, je ne les fuis pas) attaque contre le PBS, en référence à leur hit « Daw Coow »(Éviter les embrouilles).
(Bibson) : « Souma lay door, dinga jooy, melni koulokk ay mouss di jooynaane : Boul ma jooylo han han, di niou sonal ak Mbeugël » (Vous nous tympanisez avec vos chansons d’amour à deux balles, on dirait des chats qui miaulent ! (un coup de poignard direct dans le cœur du groupe Jant Bi et de son célèbre tube : « Boul ma jooylo »(Ne me fait pas pleurer pas)
Ou encore, cette riposte au titre «Thiow lii » du groupe Pee Froiss pour les accuser d’avoir volé ses textes : « Ana bandit salté you sathione sama textes yi : Louyndayu lii, Affaire Bu Graw, talibé, walaBok fefty, sa affair mounoula graw boudé fofou nga koy Kale» (Bandes de voleurs ! Vous ne risquez pas de faire long feu si vous continuez à vous accaparer le travail d’autrui).
Bien sûr, tous ces groupes réagiront avec plus ou moins de réussite à ces clashs. Parmi les contre-attaques les plus mémorables, on peut citer celui du Daara J, avec le fameux titre « Microphone Soldat » avec notamment la partie signée Ndongo D où il assimile le groupe Rap’Adio et son morceau à des virus dangereux contre lesquels il faut prémunir le rap et les MC du Sénégal : « Il paraît qu’il y a un nouveau son qui nous pourrit les oreilles (…) May Day May Day, à tous les microphones soldats pas encore affectés, protégez-vous, blindez-vous pour ne pas être infectés, l’épidémie se propage, elle avance, gagne du terrain, virus en action injecté ; Repérez-les, à coup de rimes, écrasez-les avant de les éjecter ».
Bibson Vs Fata : Real Vs Fake Mcs
Le clash Bibson Vs Fata est un épisode mémorable dans l’histoire du « diss » au Sénégal. En effet ce violent duel entre l’ex-membre du groupe Rap’Adio et Fata apparaît comme une suite du clash Rapadio vs Tout le monde et, a été, dans les années 2000, au centre de toutes les attentions.
Le groupe Rapadio a volé en éclat, mais certains de ces membres en solo dorénavant, continuent un peu leur croisade contre ceux qu’ils appellent les « Fake Mcs » ( Il faut noter que le clash a commencé après la sortie de Fréres Ennemis, un album produit par Talla Diagne et qui avait regroupé Bibson et son ex-ennemi Gunman Xouman c’est le cas notamment de Bibson qui va s’attaquer violemment à Fata rappeur en vogue à l’époque et qui, dans un de ces textes avait déclaré : « Ana gnidone wooy « Kara Dindi », Fata molène fi dindi » (Ou sont les auteurs de « Kara Dindi » (un titre contenu sur l’album – Xibaaru 1-2 ground de Rap’Adio) ? Moi fata, je les ai dégagés de la scène) pour dire qu’il a fait voler en éclats le groupe Rap’Adio.
Avec une scène locale rap masochiste et homophobe (les rappeurs à travers le monde, en général le sont d’ailleurs) l’insulte ultime ici, c’est se faire traiter de femelles pire d’homos). C’est ainsi que Bibson baptisera sur un de ces titres resté célèbre, Moutapha Nging alias Fata : « Fatou Nging ». Histoire de lui denier toute virilité « t’es pas un homme, mec ! » (Il faut dire que c’est le son « Soss » de Fata qui a mis de l’huile sur le feu car avant, son futur ennemi l’avait invité dans le clip « Boussouba Ngaye Comprendre ». Après le son de « Soss » qui avait eu ses heures de gloire, Daddy Bibson revenu de la France avec un album visant Fata sur deux morceaux avec l’aide du groupe pikinois Pinal Gang.
Cette guéguerre entre les deux mc d’une violence rare, durera encore quelques années avant de connaitre une accalmie à la faveur d’un rapprochement des deux artistes.
Marabout Vs Fata, duel fratricide
Presque personne ne se souvient du rappeur Marabout, mais tout le monde par contre se souvient de son morceau très violent contre Fata, ou il l’accuse de vol ouvertement.
Ce titre qui est passé en boucle sur les émissions hip-hop, les plus écoutées en ces temps-là fait très mal à Fata, qui tentera par la suite d’apporter une réponse à la hauteur de cette attaque fratricide avec ce titre « Ma Watko ! » (Je le jure !) contenu dans l’album de CBV, son premier crew. Mais le mal était déjà fait, le titre de Marabout entamera très sérieusement, la « street crediblity » de Fata. Il en traine d’ailleurs, toujours quelques séquelles.
Assurément Fata est l’artiste le plus mal-aimé de la scène hip- hop sénégalaise, un peu parce qu’il prône un genre de rap, qui ne semble pas convenir à ses autres collègues rappeurs, mais aussi et surtout parce que sa « street crediblity » est quasi inexistante, néanmoins, il tente tant bien que mal de tracer sa route. « I follow my way », rappelle-t-il tout le temps.
Nitdoff Vs Canabasse : le cash des boss
Nitdoff s’est fait une place choix dans rap sénégalais, son concert annuel dénommé « Show Of The Year » est un moment important qui réunit un public très nombreux ainsi que la plupart des rappeurs du pays.
Le rappeur de Louga fait désormais l’unanimité autour de sa personne pourtant ce n’était pas gagné d’avance. En effet, en 2009 (en 2007), c’est avec fracas que le rappeur s’annonce dans le rap game, en tirant sur beaucoup de ses pairs, avec un titre qui se passe d’explication : Kalashnikov.
Extraits : « Fifi Baay Souley yaw ak mome ay xaatagueene». « Carlou D, ngeu toroxale sa baay ci digouxarnou bi » « Da Brains yaniggers don’t know the game, I shot them » entre autres florilèges de rimes assassines à l’encontre de plusieurs rappeurs.
Mais son clash, le plus retentissant est sans doute celui qui l’a opposé avec Canabasse. En 2012, alors que beaucoup de rappeurs sénégalais sortaient des tracks incendiaires, Canabasse sur un titre qui eut beaucoup de succès appelait les gens à ne pas manifester et d’attendre sagement le jour du vote pour sanctionner le président Wade.
À l’occasion d’une émission sur le Tfm, Canabasse lui reprochera cette posture « hypocrite ». Les deux mc se clasheront tour à tour. Ce duel connaîtra son point d’orgue loin de Dakar, lors d’un concert à l’université de Saint-Louis, où les deux rappeurs en viendront aux mains occasionnant des blessés dans le public dont un assez grave, Cette rixe au sein même de l’université Gaston Berger fera, à l’époque, la Une des journaux.
Krim Xrum Xaax, le censeur au bic rouge
Dans le microcosme rap local, Krim Xrrum Xaax peut être vu comme un franc-tireur, un sniper qui cible souvent ses pairs rappeurs. Ce bon lyriciste qui s’est autoproclamé censeur du mouvement hip-hop aime tirer sur ses collègues, ces textes critiques envers les autres rappeurs sont assez nombreux.
Son morceau « Bic rouge » a fait couler beaucoup… d’encre et n’a épargné personne, Awadi et Duggy Tee : « Awadi dem tog sa keergua, doni producteur nagoul ni deuggy e tee Meuneutouko, khel mi nekhtaoul da deugeur » (Awadi ferait mieux de se recycler en producteur et d’abandonner le rap, ainsi que Duggy Tee qui a un probléme mental ), Daara J, « Thiouné douraw Daara J, bop sa bop talatoutouniou seni mbokk, guissatou mala loutakh niouy radie radji, Khamouldara lord Alaji, meme boufek ndongo Doff, Lord Alaji morganou djolof leu », BMG 44, Keyti, Xuman, tout ses ainés seront ainsi biffés au bic rouge.
Il reviendra également sur autre titre « Zappel »ou il attaquera presque les mêmes Mc, il y ajoutera Simon, Niagass, Fou Malade, Fuk N Kuk : « Yegal Cabral ba paré di playthi Francophonie… » (tu joueas au révolutionnaire mais tu es le premier à jouer au concert organisé par la Francophonie) et plus loin, « niémé AlienZik ba paré Lakk Doff bi thi sa Wett » en réference à Fou Malade qui s’est associé au groupe de Dalifor) le Jtr etc… toujours la même ardeur et la férocité avec ce refrain : « Boy deglou radio dego sa real djoamoul hésité li malay ladj moy zappel »
Gaston Vs Milka, la guerre des talibés
Anciens collaborateurs, Milka et Gaston se sont également illustrés cette année sur le terrain glissant du clash, en effet après avoir cheminé un peu ensemble, ces rappeurs sont également connus pour porter fièrement en bandoulière leur foi qui transparaît sur beaucoup de leurs morceaux.
Sur son album Alhamdoullilah sorti cette année sur le label 2H Music Gaston a semble-t-il attaqué son ancien ami sur son titre « Fa Laahu » « Bo beugué root dayfekk nga ame baac, Baay Jewrigne, I’m back, Allahou Akbar, mbeut dou fi xeexé ak barr, douniou tokh douniou naane, foniou fekk souniou wine moy café ak diarr falahou rakk rakk, goor dou ci layak prekk, gnisell ci xelak ci xol, nioniou laay frekk ».« Rakk teyal, soldat civil leu rekk bouniouy yobou guerre »
La réplique de Milkaviendra sur son track intitulé « Mort Sure » avec particulièrement ces lyrics : « Dinga melnithiaga bou encaissé ba paré indisposé. Ana Dieuwrigne ak lal six, boguindé kouwone deug, ngaxamni bouserigne bi ekssé nga wathie » « Balla ngaayi soopé jaag, mala possél takh ngaxara fate » lui rappelant avoir pris fait et cause pour lui lors de son clash avec Keur gui Crew mais aussi Coalition Niamu Baam entre autres.
Pour ces rappeurs très portés sur la religion, les métaphores ainsi que les punchilines tournent autour du paradis, de l’enfer, marabout, talibé, sainteté et damnation.
DIP Vs Omzo : le clash 2.0
En 2016, le clash entre rappeurs sénégalais se fait à coup de punchlines mais aussi à travers les réseaux sociaux comme Facebook, Twitter, Instagram, et Snapchat. On n’accuse plus son rival de Fake mais de Snitch et on a plus facilement l’insulte à la bouche et on se contente de certaines punchlines pour faire véritablement mal à l’adversaire et ainsi crée le buzz.
Aujourd’hui, les insultes ont pris le dessus, la preuve avec ce clash Omzo Vs DIP qui n’est pas seulement une joute verbale mais véritablement une guéguerre entre ces deux jeunes artistes. Et tous les moyens sont bons pour s’autoproclamer vainqueur.
: le cash des boss
Nitdoff s’est fait une place choix dans rap sénégalais, son concert annuel dénommé « Show Of The Year » est un moment important qui réunit un public très nombreux ainsi que la plupart des rappeurs du pays.
Le rappeur de Louga fait désormais l’unanimité autour de sa personne pourtant ce n’était pas gagné d’avance. En effet, en 2009 (en 2007), c’est avec fracas que le rappeur s’annonce dans le rap game, en tirant sur beaucoup de ses pairs, avec un titre qui se passe d’explication : Kalashnikov.
Extraits : « Fifi Baay Souley yaw ak mome ay xaatagueene». « Carlou D, ngeu toroxale sa baay ci digouxarnou bi » « Da Brains yaniggers don’t know the game, I shot them » entre autres florilèges de rimes assassines à l’encontre de plusieurs rappeurs.
Mais son clash, le plus retentissant est sans doute celui qui l’a opposé avec Canabasse. En 2012, alors que beaucoup de rappeurs sénégalais sortaient des tracks incendiaires, Canabasse sur un titre qui eut beaucoup de succès appelait les gens à ne pas manifester et d’attendre sagement le jour du vote pour sanctionner le président Wade.
À l’occasion d’une émission sur le Tfm, Canabasse lui reprochera cette posture « hypocrite ». Les deux mc se clasheront tour à tour. Ce duel connaîtra son point d’orgue loin de Dakar, lors d’un concert à l’université de Saint-Louis, où les deux rappeurs en viendront aux mains occasionnant des blessés dans le public dont un assez grave, Cette rixe au sein même de l’université Gaston Berger fera, à l’époque, la Une des journaux.
Krim Xrum Xaax, le censeur au bic rouge
Dans le microcosme rap local, Krim Xrrum Xaax peut être vu comme un franc-tireur, un sniper qui cible souvent ses pairs rappeurs. Ce bon lyriciste qui s’est autoproclamé censeur du mouvement hip-hop aime tirer sur ses collègues, ces textes critiques envers les autres rappeurs sont assez nombreux.
Son morceau « Bic rouge » a fait couler beaucoup… d’encre et n’a épargné personne, Awadi et Duggy Tee : « Awadi dem tog sa keergua, doni producteur nagoul ni deuggy e tee Meuneutouko, khel mi nekhtaoul da deugeur » (Awadi ferait mieux de se recycler en producteur et d’abandonner le rap, ainsi que Duggy Tee qui a un probléme mental ), Daara J, « Thiouné douraw Daara J, bop sa bop talatoutouniou seni mbokk, guissatou mala loutakh niouy radie radji, Khamouldara lord Alaji, meme boufek ndongo Doff, Lord Alaji morganou djolof leu », BMG 44, Keyti, Xuman, tout ses ainés seront ainsi biffés au bic rouge.
Il reviendra également sur autre titre « Zappel »ou il attaquera presque les mêmes Mc, il y ajoutera Simon, Niagass, Fou Malade, Fuk N Kuk : « Yegal Cabral ba paré di playthi Francophonie… » (tu joueas au révolutionnaire mais tu es le premier à jouer au concert organisé par la Francophonie) et plus loin, « niémé AlienZik ba paré Lakk Doff bi thi sa Wett » en réference à Fou Malade qui s’est associé au groupe de Dalifor) le Jtr etc… toujours la même ardeur et la férocité avec ce refrain : « Boy deglou radio dego sa real djoamoul hésité li malay ladj moy zappel »
Gaston Vs Milka, la guerre des talibés
Anciens collaborateurs, Milka et Gaston se sont également illustrés cette année sur le terrain glissant du clash, en effet après avoir cheminé un peu ensemble, ces rappeurs sont également connus pour porter fièrement en bandoulière leur foi qui transparaît sur beaucoup de leurs morceaux.
Sur son album Alhamdoullilah sorti cette année sur le label 2H Music Gaston a semble-t-il attaqué son ancien ami sur son titre « Fa Laahu » « Bo beugué root dayfekk nga ame baac, Baay Jewrigne, I’m back, Allahou Akbar, mbeut dou fi xeexé ak barr, douniou tokh douniou naane, foniou fekk souniou wine moy café ak diarr falahou rakk rakk, goor dou ci layak prekk, gnisell ci xelak ci xol, nioniou laay frekk ».« Rakk teyal, soldat civil leu rekk bouniouy yobou guerre »
La réplique de Milkaviendra sur son track intitulé « Mort Sure » avec particulièrement ces lyrics : « Dinga melnithiaga bou encaissé ba paré indisposé. Ana Dieuwrigne ak lal six, boguindé kouwone deug, ngaxamni bouserigne bi ekssé nga wathie » « Balla ngaayi soopé jaag, mala possél takh ngaxara fate » lui rappelant avoir pris fait et cause pour lui lors de son clash avec Keur gui Crew mais aussi Coalition Niamu Baam entre autres.
Pour ces rappeurs très portés sur la religion, les métaphores ainsi que les punchilines tournent autour du paradis, de l’enfer, marabout, talibé, sainteté et damnation.
DIP Vs Omzo : le clash 2.0
En 2016, le clash entre rappeurs sénégalais se fait à coup de punchlines mais aussi à travers les réseaux sociaux comme Facebook, Twitter, Instagram, et Snapchat. On n’accuse plus son rival de Fake mais de Snitch et on a plus facilement l’insulte à la bouche et on se contente de certaines punchlines pour faire véritablement mal à l’adversaire et ainsi crée le buzz.
Aujourd’hui, les insultes ont pris le dessus, la preuve avec ce clash Omzo Vs DIP qui n’est pas seulement une joute verbale mais véritablement une guéguerre entre ces deux jeunes artistes. Et tous les moyens sont bons pour s’autoproclamer vainqueur.
avec Musicinafrica