GO : Trop d’argent nuit gravement à la santé d ‘un débutant
C’est de notoriété publique. Avec sa voix caverneuse et déjantée, l’unique air de sur lequel il évolue tant bien que mal depuis qu’il a fait de la musique un métier, Waly Seck ne casse vraiment pas la baraque. Ce n’est ni un créateur, ni une voix extraordinaire. Tout juste un interprète des vieux tubes de papa, qu’il assaisonne inlassablement au gout du jour, étant donné que beaucoup de ses fans n’étaient pas nés à l’époque. Ce n’est donc surement pas lui, qu’on citera un jour, pour avoir révolutionné la musique sénégalaise, comme avait eu à le faire Tonton You, le siècle dernier.
Il a quand même certain un public, Wally. Mais allez fouiller dedans ! Vous n’y trouverez souvent que des filles (souvent dévergondées et/ou noctambules à cause des danses salaces), et des garçons C.E. P. E plus 2 ou 1, très proches de la tradition banlieusarde et du « lamb », sans aucun esprit de critique, les gouts et les couleurs étant ce que vous savez.
Mais est cela qui expliquerait ce gout précoce pour le fric ? Ou est-ce que le chanteur est convaincu que son talent ne va pas durer plus longtemps que la carrière d’un footballeur ?
Allez savoir. En tout cas, en voulant coute que coute copier le ministre-musicien, en testant Bercy à son tour, il s’est planté comme pas permis. Avec moins de 7 000 clients dans la salle, il aurait bien pu rester à Dakar. Nous refaire par exemple, le coup des sempiternels anniversaires au Grand Théâtre, avant de bouffer l’argent des parrains. C’était beaucoup plus raisonnable, et sans doute moins dangereux que de mouiller des partenaires. Des clients peu commodes qui en ont eu marre d’avoir été roulés par le jeune rouleur, et qui commencent maintenant à « gâter son nom », comme diraient les cousins Yao et Toto. Comme pour la cigarette, l’amour fou des sous nuit gravement à la santé des jeunes gens.
Cébé de Rewmi