Il y a de cela deux mois, Astou Dione a été victime d’une agression, relatée dans la presse. Un fait qui, selon son mari de journaliste Cheikh Yerim Seck, n’est pas anodin. Les auteurs cherchaient un document bien précis. La révélation est faite dans le livre du journaliste, « Macky Sall face à l’histoire, Passage sous scanner d’un pouvoir africain ».
« Le 13 octobre 2022, un peu avant 22 h, Astou Dione, journaliste, a été agressée à la porte d’un restaurant sur la corniche ouest de Dakar. Alors qu’elle descendait de sa voiture pour acheter de la nourriture à emporter, deux hommes en moto se sont emparés de son sac à main dans la foulée de leur fuite . Elle venait de terminer son Journal de 20 h sur la 2stv, la première chaîne de télévision privée du Sénégal.
Ses agresseurs n’ont pas soigné leur acte pour ne pas laisser de trace. D’abord, elle a été suivie depuis qu’elle a quitté le studio de la télé. Ensuite, le lieu éclairé et fréquenté où le forfait a été commis écarte ipso facto la piste de l’acte crapuleux. Enfin, l’endroit où ont été laissés ses papiers administratifs, à la porte d’un commissariat de police, quelques minutes seulement après l’agression, est un signe patent qu’il s’agissait d’une opération montée pour arracher et « interroger » son téléphone. Parce qu’elle venait de devenir ma femme, et que j’ étais plongé dans une recherche effrénée de documents qui commençai t’inquiéter.
Cet incident, que la presse a appris parce qu’il a eu lieu sous les yeux de nombreux témoins, et qu’elle a traité comme un fait divers, n’est pas une infraction de plus de la délinquance ordinaire. Je n’ai pas tardé, par le biais d’un contact dans un service étranger, à savoir qu’un document particulier, que j’aurais envoyé à un tiers pour ne pas le garder dans la mémoire de mon téléphone, est le motif de cette opération. Ceux qui l’ont montée devaient au moins m’accorder une petite présomption d’intelligence. C’est à Astou Dione, journaliste, exposée comme moi, que je confierais des éléments que je cache ?
En tout état de cause, que ceux qui traquent ce document se rassurent dès à présent : il ne fait pas l’objet d ‘un chapitre dans ce livre. J’ai écrit cet ouvrage pour tenter de contribuer à sauver ce pays, non point pour le mettre à terre. J’ai sélectionné ce que je pouvais et ce que je ne pouvais pas publier, fidèle à l’éthique d’un journalisme résolument investigateur mais farouchement soucieux de ne pas casser le Sénégal ».
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