Serigne Saliou fit sa tarbiyyah (éducation religieuse) ; nous dit Serigne Khalil Mbacké, petit fils qu’il a lui-même éduqué à l’emplacement actuel de la résidence de Serigne Béthio Thioune à Djannatoul Maᶜwâ à Touba. Il y avait à l’époque des champs. Après sa maîtrise du Livre Saint, il se familiarisa avec les sciences religieuses auprès de Serigne Modou Dème de Diourbel, Serigne Habibou Mbacké, qui eut à occuper la fonction d’imam de la grande mosquée de Touba, Serigne Mor Sassoum Diakhaté, fils du très célèbre Cadi Madiakhaté Kala et de Serigne Mokhtar Dieng Gouyâr de Tindôdi. Il devint ainsi un fin lettré, érudit à la vaste culture, maîtrisant la littérature (recueils des poètes maures, andalous…) et la langue arabes (rhétorique, prosodie…) ; spécialiste en géographie… Le voyage constituant une grande part de l’éducation et de la formation ; comme l’enseigne le Prophète Muhammad (PSL), le Cheikh effectua des périples en Côte d’Ivoire, en Gambie et dans les différentes régions du Sénégal. II. RELATIONS HUMAINES : Que ce soit avec ses parents, les disciples mourides ou les musulmans en général, les rapports de Serigne Saliou ont toujours été au beau fixe. Il considérait tous ses frères comme ses propres Cheikhs ; ne voyant en eux que Serigne Touba. Il ne cessait d’œuvrer pour eux jusqu’à obtenir leur agrément, doublé d’un large héritage spirituel. Il raffermissait les liens de parenté, prenait les fils et petits fils de ceux-ci dans ses dâra et ne cessait de les faire fraterniser. Avec les disciples mourides, qu’il considérait comme condisciples, il en était de même. Il amenait les plus âgés, qu’il respectait beaucoup, surtout s’ils avaient vécu avec le Grand Cheikh, dans ses dâra. Le but visé était que les plus jeunes fussent influencés par eux. Aussi tissait-il, par alliance, divers liens de parenté entre eux ; comme avec ses autres parents. Pour preuve de la profonde considération du Cheikh envers les contemporains de Serigne Touba, Serigne Khalil raconte qu’un jour, un de ceux-ci, un mauritanien, voulut téléphoner à Serigne Saliou. Celui-ci n’accepta que du fait du statut privilégié du mauritanien d’avoir vécu avec Serigne Touba car, confessa-t-il, cela faisait plus de quarante années qu’il n’avait pas parlé au téléphone. Le Prophète (PSL) ne dit-il pas que cela fait partie de la plus grande loyauté filiale que le fils honore les amis de son père ? (« min abarril barri an yaghourral waladu ahla wuddi abîhi »). Avec ses frères et sœurs en islam, le leitmotiv était, au-delà de l’appartenance à la même religion, l’enseignement contenu dans les vers 271 à 273 du « Masâlikal jinân » (Les itinéraires du Paradis) de Serigne Touba : « Chaque wird (acte d’adoration déterminé en un temps régulier) conduit le pratiquant
avec majalis