Il existe bel et bien. Dans son édition du 27 septembre, Jeune Afrique, repris par Rewmi, est largement revenu sur la libération de Karim Wade par une grâce présidentielle. L’hebdomadaire certifie que, selon des sources claires, non seulement c’est le Qatar qui a négocié l’exil, mais que l’ancien ministre aurait accepté pour pouvoir bénéficier d’une amnistie.
Selon les investigations de JA, « Depuis mi-avril, le Qatar – où Karim Wade a ses entrées de longue date – avait entrepris une médiation à Dakar en faveur d’une grâce présidentielle, proposant que l’intéressé vienne se ressourcer un temps à Doha, au lendemain de sa libération, afin de ne pas provoquer d’agitation intempestive au Sénégal. La proposition a reçu l’aval des deux parties ».
C’est pourquoi, explique l’hebdo, « Le 22 juin, la présidence a prévenu Doha que la grâce était imminente, témoigne une source qui a suivi le processus. Aussitôt, le procureur général de l’émirat a été dépêché à Dakar en avion spécial». La preuve, selon JA, «Le 23 juin vers midi, ce dernier était reçu en audience par Macky Sall pour caler les derniers détails de la libération ». D’où, la présence du Procureur de Qatar à la libération de Dakar.
D’ailleurs, souligne JA, une source bien au fait du dossier s’est offusquée lorsque l’Etat avait soutenu qu’il n’y avait pas de compromis à la libération de Karim Wade en ses termes: «Pas de contrepartie ? C’est archifaux ! On lui a demandé de partir en exil et d’éviter de faire de sa libération un jubilé».
Pour JA, si Karim Wade a accepté cette manière aussi cavalière de sortir de prison c’est qu’il espère l’amnistie. Car, selon un émissaire officieux de la Présidence cité par l’hebdo, « Karim s’est montré très conciliant tout au long du processus, il n’a pas cherché à placer la barre trop haut ».
C’est pourquoi il aurait dit à ses proches qu’il ne saurait « imposer à Macky Sall une amnistie de but en blanc ».
Le site de l’Hebdo cite un intermédiaire entre le Palais et la prison de Rebeuss pour qui « la grâce est une première étape ». Même si Ja, ne le nomme pas ainsi, un protocole « invisible » existe bel et bien entre Dakar et Doha pour la libération de l’ancien ministre.