La vague Sonko-Barth menace…Macky prêt à faire face

L’arène politique sénégalaise est en ébullition. Les élections locales du 23 janvier 2022 ont complètement changé l’architecture politique de notre pays. Des partis et coalitions ont perdu leur lustre d’antan, au moment où de nouveaux profils montent en puissance. Cette nouvelle réorganisation doit pousser le Président Macky Sall à surveiller ses arrières. En maille avec la justice, Ousmane Sonko et Barthélemy Dias affutent leurs armes. Le locataire du Palais pourrait encore vivre des moments sombres à la fin de son mandat.

Après le scrutin du 23 janvier, tous les yeux sont rivés sur Barthélemy Dias et Ousmane Sonko. Ces deux leaders représentent l’espoir de plusieurs jeunes qui voient en eux les profils qui peuvent faire face au régime en place. En effet, les nouveaux maires de Dakar et Ziguinchor font partie de l’opposition radicale. Leur seul point commun est leur désir de chasser Macky Sall du pouvoir. Et pour cela ils peuvent compter sur une jeunesse qui veut voir le système changer. Mais Sonko et Barth sont loin d’être sur le point d’atteindre leurs objectifs.

Leurs erreurs les ont placés dans une très mauvaise. Une épée de Damoclès plane sur leur tête avec les procédures judiciaires enclenchées contre eux. Le leader du Parti des Patriotes du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité (PASTEF) doit répondre des accusations de viols de la masseuse Adji Sarr. Et l’ancien maire de Mermoz Sacré-Cœur est toujours poursuivi dans l’affaire du meurtre de Ndiaga Diouf, du nom de ce nervis tué devant la mairie de Barth en 2011. Une action entreprise qui les handicapent pour leurs nouveaux postes de maire.

Comme le démontrait Xibaaru, dans un précédent article, ils sont menacés de perdre leurs nouveaux postes en cas de condamnation. Une situation qui met en danger la stabilité du pays mais aussi sème l’inquiétude au sein du « Macky ». Pour les souteneurs de ces leaders, ces procédures judiciaires sont purement politiques. Ils estiment que c’est une manière de museler ces deux opposants devenus gênants. D’ailleurs des débordements sont craints pour le 18 mai 2022, date où le verdict du procès de Barth dans l’affaire Ndiaga Diouf sera rendu.

Des jeunes qui ne jurent que par ces deux leaders sont prêts à lancer la seconde vague pour « soustraire » Barth et Sonko des mains de la justice. Les images des manifestations de mars 2021 sont toujours dans les mémoires des sénégalais. Si des personnes sont tentées de remettre ce scénario, des morts vont encore jonchés les rues. Lors de son discours d’Avril de la même année, le chef de l’Etat avait promis que ce qui s’est passé n’allait plus se reproduire.

« Il y a des pays où un citoyen normal ne penserait pas une seconde à attaquer une gendarmerie, là où on stocke des armes, attaquer des tribunaux et brûler la maison des gens comme cela gratuitement. Mais cela ne se reproduira plus ! », déclarait Macky Sall lors de la clôture du Conseil présidentiel pour l’insertion et l’emploi des jeunes. Un message un peu plus clair pour les personnes qui seraient tentées de passer outre la loi…

La seconde vague de manifestations qu’annonçait Ousmane Sonko pourrait bien être en marche. Le procès de Barthélemy Dias et les accusations de viols contre le leader de Pastef pourraient bien être les éléments déclencheurs d’une autre spirale de violence. Mais ce sera sans compter sur un Macky qui ne laissera plus un tel scénario se reproduire. Alors les verdicts de ces affaires seront cruciaux pour la stabilité du pays. Et cette fois, Macky Sall pourrait affronter dans la rue les « sonkolés » fous de rage avec ses forces de l’ordre qui ont fait de nouvelles acquisitions pour dissuader les manifestations les plus violentes…

Aliou Niakaar Ngom pour Xibaaru

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