La terrible descente aux enfers de Papy Djilobodji
Comment passer en quelques mois de plus grand espoir du football sénégalais à celui de bide englué dans une affaire de test physique complètement manqué à Sunderland qui est sur le point de le licencier ? Seul Papy Djilobodji connaît la réponse. Alors au sommet en Ligue 1 avec Nantes, le défenseur a choisi de rejoindre Chelsea puis Sunderland pour un transfert. Ce dernier l’avait par la suite prêté la saison passée à Dijon avant de retourner cet été en Angleterre en D3. Une décision qui va causer le début d’une longue descente aux enfers.
Si Papy Djilobodji était devenu un cadre de l’équipe du Sénégal, c’est parce qu’à moins de 25 ans, il état le plus grand espoir du football sénégalais. Il vient de disputer 171 matches en six saisons (2 en L1 et 4 en L2) avec le FC Nantes et a particulièrement impressionné lors de sa dernière année chez les Canaris.
Échecs répétitifs à Chelsea et à Sunderland
S’il n’avait pas fait d’un départ une priorité, « Djilo » ne va pas pouvoir résister à l’appel surprenant de Chelsea et son recrutement bleu. La cellule de recrutement des Blues surprend tout le monde et s’offre le prodige « Lion » de la Téranga pour près de 5 M€ (3 milliards F CFA). Une bonne affaire pense-t-on du côté de Stamford Bridge tant le joueur est encensé et possède une marge de progression importante. Mais s’il faisait du bien aux Nantais, il n’est qu’une star parmi les autres à Chelsea et son adaptation va être beaucoup plus longue que prévu.
Djilobodji ne joue pratiquement pas. Il ne fait qu’une seule apparition avec son nouveau club en rentrant à la 90e minute contre Walsall en League Cup. D’ailleurs, il se fait même écarter par José Mourinho qui n’avait pas donné son accord pour le transfert de l’international sénégalais.
À côté, le bilan de l’ancien Nantais fait peine à voir. Devant se contenter de cirer le banc ou de jouer avec la réserve, le natif de Kaolack (centre, Sénégal) est donc prêté au Werder Brême (Allemagne). Après un prêt concluant du côté du club allemand, les dirigeants des Blues décident de céder Djilobodji à Sunderland durant le mercato estival de 2016 pour un montant d’environ 9,5 millions d’euros (5 milliards F CFA). Pas trop convainquant, il est par la suite prêté à Dijon (France) où il a réalisé une bonne saison en disputant quasiment tous les matches avant de retourner à Sunderland cet été.
Une procédure de licenciement entamée
Aujourd’hui, la situation du joueur de 28 ans est toujours aussi floue. Englué dans un test physique complètement manqué qui pousse Sunderland à se séparer de lui, Papy Djilobodji est au fond du trou. En effet, après avoir repris l’entraînement 72 jours après la date imposée par le club, les Black Cats ont publié un communiqué, mercredi, pour annoncer qu’ils avaient entamé une procédure de licenciement à l’encontre du défenseur central des « Lions » dont le contrat courait jusqu’en 2020. Pourtant, on lui prédisait un avenir doré, mais il semble que le Sénégalais manque de professionnalisme. Il met sa carrière en danger.
De plus en plus éloigné de la sélection nationale
L’équipe du Sénégal, en route vers la Coupe du Monde 2018 en Russie, figurant au rang des sélections africaines capables de passer en huitièmes de finale, a besoin de sérénité ou encore de continuité. Ce qui est de nature à mener à la conclusion que sélectionner « Djilo » dans un tel contexte perturberait la dynamique du groupe. « Il y a des joueurs qui sont là depuis le début, avec qui j’ai fait les éliminatoires. C’est la continuité », avait déclaré le sélectionneur, Aliou Cissé, lors de la publication de la liste des 23.
Une grosse déception pour le défenseur qui espérait faire partie du voyage après avoir pris part aux deux matches de préparation contre l’Ouzbékistan et la Bosnie marqués par ses belles prestations. Pourtant, il était resté plus de deux ans avant d’effectuer son retour dans la tanière en raison d’un malaise avec l’entraîneur national. Un Mondial et un déplacement à Madagascar (2-2) manqués, Papy Djilobodji doit s’en vouloir de voir sa carrière prendre à une tournure. Il ne le doit qu’à lui même. Vraie imprudence.
Mamadou Salif GUEYE
igfm.sn