La situation des enfants des rues fait mal aux associations d’aide à l’enfance autant qu’à l’Etat, a soutenu, jeudi, à Louga, Seynabou Sall Abass, présidente de l’association des “Ndéyou daaras” ou marraine des écoles coraniques.
“La situation des enfants dans la rue nous fait mal autant qu’elle fait mal aux autorités étatiques”, a-t-elle déclaré en marge d’une journée de sensibilisation pour le retrait des enfants de la rue, initiée par l’ONG Concept, basée à Saint-Louis.
“Cependant, la majorité de ces enfants errants ne sont pas des talibés, même s’il y en a parmi eux qui viennent des daaras”, les écoles coraniques, a indiqué Mme Sall.
“Nous avons fait des enquêtes qui nous permettent’’ de dire cela, “car certains enfants n’arrivent pas à réciter une seule sourate du Coran”, a affirmé la présidente des marraines des daaras, dont la structure recueille des enfants établis en permanence dans la rue.
Celle-ci s’emploie, dans la mesure de ses moyens, “à venir en aide aux enfants déshérités’’, et s’occupe en même temps de “la formation des mères de famille, parce que pour éduquer, il faut l’être” déjà, selon Mme Sall.
De l’avis de Ndèye Diodio Calloga Sané, coordonnatrice de l’ONG Concept qui déroule depuis six mois un projet de retrait des enfants de la rue financé à hauteur de 600 millions par l’Union européenne, “Louga offre un bel exemple de gestion des problèmes de l’enfance déshéritée”.
“Les talibés ne sont pas notre seule cible, mais ils font partie des enfants de la rue pour certains”, a souligné Mme Sané, selon qui le projet mise en œuvre par sa structure vise à sensibiliser sur le sort des enfants dans la rue d’une manière générale, afin d’arriver à un changement de comportement à leur égard.