L’histoire de Me Wade et Karim a décidément des relents tragi-comiques ! Karim Wade est candidat à un retour toujours annoncé et, à chaque fois, reporté. Me Wade semble pourtant convaincu que son fils reviendra au pays, accueilli comme il le fut, lui, un certain jour de 1999.
Ce retour de l’enfant prodigue aux bras de son papa sera le premier pas vers la reconquête de la maison du père sans doute, qui consacrerait à n’en pas douter sa réhabilitation dans la foulée.
Me Wade-Don Diegue n’a effectivement jamais digéré sa défaite cuisante contre Macky-Don Gormas qu’il n’a jamais pris pour une lumière en fait. Ce soufflet lui est resté au travers de la gorge.
À Doha auprès de Karim-Rodrigue son fils qu’il prépare pour s’offrir une vengeance qui le dope en énergie, il ne peut imaginer ou envisager un autre scenario que la candidature de son fils. Mais la question qu’il devrait poser à son Rodrigue de Karim devrait être s’il a du cœur. Et s’il est vraiment prêt non pas à courir, mais à voler jusqu’au Sénégal pour le venger ? That’s the question !
Nous sommes devant un drame d’une succession manquée. La disgrâce d’Idrissa Seck et sa mise à mort rondement menée par un Me fringant lui avait sans doute fait croire qu’il en serait de même
pour un Macky Sall auquel il n’a jamais prêté d’ambition présidentielle, surtout qu’il avait fini de se convaincre qu’il n’avait ni la vista ni le courage d’un Idrissa Sek bien plus coriace !
Pour la première fois de sa vie sans doute, son flair politique l’a floué. Était-ce dû à l’âge, ou avait-il mal présumé du degré de la mainmise de Macky Sall sur l’appareil ?
La seule leçon à retenir de cette histoire est que Dieu donne le Pouvoir à qui il veut, comme il le lui retire aussi comme il veut.
La rage et la soif de revanche sont de puissantes sources de motivation qui donnent un sens à notre vie et nous maintiennent alertes, entièrement consumés par cette passion. Simplement, quelquefois la plus grande sagesse qui soit est d’accepter le destin, et se dire qu’on ne peut pas vivre la vie des autres. Me Wade a planté au Sénégal le drapeau du libéralisme et formé l’essentiel des élites politiques qui aspirent à diriger ce pays. Tous revendiquent son héritage. Il est clair que sa prophétie est en passe de se réaliser.
Dès lors, il lui revient d’accepter d’assumer son destin de père de la modernité du Sénégal.
Et de couver tout le monde de son manteau paternel, car il est désormais un patrimoine national !
Par Cissé Kane Ndao