Cheikh Yerim Seck est sans doute un brillant esprit mais certainement pas le mieux placé pour donner des leçons de morale et de probité.
Hélas, il illustre le Sénégal actuel où ceux qui devraient se taire parlent et ceux qui devraient parler se taisent…
Or se taire quand les dérives mafieuses sont le fait de l’Exécutif avec l’immunité que confèrent l’inaction du Pouvoir judiciaire et la couverture du Pouvoir législatif, cela n’est pas observer l’obligation de réserve mais obéir à la Loi du Silence autrement dit à l’Omerta.
L’obligation de réserve vaut dans un pays où des violations aussi flagrantes, notoires et destructrices de notre Économie sont traquées et punies par les corps compétents de l’Etat.
Mais lorsque rompent toutes les digues qui doivent protéger la société de manœuvres de spoliation devenues une règle générale de gouvernance, s’impose alors l’obligation de s’opposer y compris par la désobéissance. C’est me semble-t-il les actes posés par le Ministre Sall et exposés par l’opposant Thierno Alassane Sall. Il y a une continuité et une cohérence dans sa posture.
En des termes plus simples, la ligne rouge entre l’obligation de réserve et la loi du silence sépare d’un côté les défenseurs des intérêts des populations dans le cadre du respect des lois et de l’autre ceux qui, cyniquement et délibérément, se drapent des lois et de la Morale pour leurs intérêts privés et finissent par installer un Etat ploutocratique. Le secret défense reste le chiffon rouge agité pour effrayer ceux qui savent et couvrir les forfaitures qui menacent l’existence de l’Etat et la sécurité nationale comme on le voit dans nombre de pays de la Région.
Cheikh Yerim Seck devrait plutôt s’indigner de ce que des permis octroyés entre les deux tours de la Présidentielle de 2012 dans des conditions totalement illégales aient pu être approuvés en toute connaissance de cause par le Président actuel. Ne pas participer à tirer cette affaire au clair mais demander à ceux qui savent de maintenir la Chappe de silence relève de la complicité devant une spoliation sans précédent des deniers de populations par les pays les plus pauvres sur Terre.
Nul ne peut remettre en cause la sincérité et le désintéressement qui animent Thierno Alassane Sall, c’est l’essentiel. C’est pourquoi, ma modeste personne lui apporte un soutien public.
En ce qui concerne d’autres voix plus écoutées, les masques vont tomber à mesure que les échéances électorales approchent.
*Membre de la Cellule des Cadres
de la République des Valeurs.