La petite enfance demeure marquée par « un faible taux de préscolarisation » de l’ordre de 16,8%, sans compter les enfants en âge préscolaire « de plus en plus nombreux dans la rue », a souligné, mercredi, à Dakar, le président du Réseau national des acteurs pour le développement de la petite enfance au Sénégal (RENADPE), Ndahirou Mbaye.
« La coordination intersectorielle, le financement, l’implication des collectivités locales, la formation des personnels sont autant de défis à relever pour le développement de la petite enfance », a-t-il relevé lors d’une assemblée générale tenue par le RENADPE, mercredi, au Centre national de Ressources éducationnelles (CNRE) de Dakar.
Or, a fait valoir M. Mbaye, les « données de la neuroscience attestent que les trois premières années de la vie sont primordiales pour la formation de l’intelligence, de la personnalité, du comportement en société ».
Aussi a-t-il jugé « plus efficace et moins couteux d’assurer les conditions favorables au développement des jeunes enfants que de tenter de remédier ultérieurement aux conséquences d’une enfance difficile ».
A côté des autres acteurs de la société civile, le Réseau national des acteurs pour le développement de la petite enfance au Sénégal s’est « engagé à orienter ses efforts vers le plaidoyer, le dialogue politique pour renforcer le développement de la petite enfance’’, selon son président.
« Le DPE, nous le reconnaissons, n’est pas l’apanage de l’Etat mais le fruit de la contribution remarquable de partenaires techniques financiers du secteur privé des ONG ou associations de la civile », a pour sa part soutenu la directrice de l’Agence nationale de la Case des tout-petits (ANCTP), Thérèse Faye Diouf.
Suivant ce postulat, « la mise en œuvre de la directive présidentielle consistant à généraliser la prise en charge de la petite enfance, articulée à l’option affirmée de l’Etat de faire la promotion du communautaire, ne saurait être réussie sans l’apport, la contribution et l’engagement véritable de la société civile », a indiqué Mme Diouf.
Selon la directrice de l’ANCTP, « les défis auxquels le secteur de la petite enfance est confronté, peuvent se résumer à un accès équitable de tous les enfants sénégalais à des services de DIPE de qualité ».
Thérèse Faye Diouf s’est dite convaincue que dans cette perspective, la société civile a « une grande part de responsabilité à assumer et d’actions à mener dans le cadre de la généralisation de la prise en charge de la petite enfance ».
Mme Faye de souligner « le rôle important » que doit jouer l’ensemble des acteurs de la société civile particulièrement le RENDAPE dans l’accompagnement de l’Etat, des collectivités locales et des communautés.
« Ce pari ambitieux ne saurait être réalisé que si des actions conjointes de l’Etat, de la société civile, du secteur privé sont menées pour booster le Taux brut de scolarisation du préscolaire (TBSP) », en la portant de 16,8% en 2016 à 50% en 2025, a-t-elle dit.
Le Réseau national des acteurs pour le développement de la petite enfance au Sénégal (RENADPE), regroupant une vingtaine d’organisations, compte jouer un rôle de ’ »facilitateur du dialogue politique sur la petite enfance et de sentinelle » de l’application de mécanismes de suivi des recommandations des Assises nationales de l’éducation et de la formation, entre autres initiatives.