Le landerneau politique est en train de subir de profondes mutations. De nouveaux partis politiques laissent leurs empreintes au moment où les fers de lance des grandes mutations de la politique subissent un naufrage. Le Parti Démocratique Sénégalais (PDS) fait partie de ceux qui sombrent. Dans une opposition très compétitive, face à un Macky Sall qui fauche tout sur son passage, les libéraux ont besoin d’un miracle pour émerger. Leurs espoirs sont entre les mains d’un exilé qui refuse de se battre. Et un vieux loup dominé par l’âge. Une triste fin guette le PDS.
Si certains partis de l’opposition résistent aux assauts Macky Sall, d’autres ne sont déjà que des coquilles vides. Le PDS en est l’exemple type. En son temps ce parti était respecté de tous. Rien ne se passait sans que le PDS n’ait son mot à dire. Le Président Abdoulaye Wade a porté à lui seul beaucoup de combats avant d’accéder au pouvoir en 2000. Lors de son magistère, il a opéré beaucoup de changements au Sénégal. Mais ses successeurs n’ont pas su préserver son héritage.
Quand Wade disait que « Le Pds est debout et prêt pour la reconquête du pouvoir », il ne parlait sans doute pas de l’actuel PDS. Ce parti est le moins présent au sein de l’opposition. Une passivité qui fait douter. Les libéraux sont accusés de dealer sur le dos des sénégalais. Si ce parti en est arrivé là, c’est parce qu’il est tombé entre de mauvaises mains. Les personnes qui sont aux commandes ne pèsent absolument rien sur le plan politique. Et ils sont incapables de s’opposer à Macky Sall. Quand certains opposants qualifiés de radicaux se font entendre, le PDS se contente de faire des communiqués.
Seul le Secrétaire national chargé de la communication, Mayoro Faye, est sous les projecteurs. Les autres libéraux attendent le messie du parti pour qu’il les délivre. Mais ce dernier préfère le luxe qatari. Comme ne cesse de répéter Xibaaru, le mal du PDS, c’est Karim Wade. L’ancien ministre du ciel et de la terre veut devenir Président du Sénégal alors qu’il refuse de se battre pour ses droits. Mais aussi pour les sénégalais, à qui il compte demander leurs voix. Bêtise ne peut pas être plus grande que la démarche des responsables de ce parti qui mettent tout leur espoir sur Karim, une personne incapable de se défaire de l’emprise du pouvoir de Macky Sall.
Tout comme Karim Wade, les libéraux ont adopté la facilité. Toute leur existence est accrochée à la personne de Me Abdoulaye Wade, qui détient toujours une place dans le cœur des sénégalais. Mais avec son âge avancé, ce géant de la politique ne peut plus être sur le terrain. Ce manque devait être comblé par ceux qui dirigent actuellement le PDS. Mais avec les problèmes internes au sein de ce parti, il est difficile de dire qui dirige le PDS. Ce n’est sûrement pas Karim l’exilé. Et non plus Wade handicapé par son âge.
Ces absences pèsent lourd sur le fonctionnement du parti. Les libéraux n’arrivent plus à se réunir. Les opérations de vente de cartes, seul moyen pour le PDS d’avoir des sous, ont été arrêtées. Les têtes pensantes ont abandonné le navire. Pendant que le parti de Wade traîne, d’autres comme Pastef ont pris le contrôle de l’opposition pour sauver ce qui peut l’être face à Macky Sall. Si le PDS ne se relève pas de ces cendres tel un Phoenix, il mourra de sa plus belle mort comme le PS et l’AFP.
Karim Wade continue de se plaire dans son opposition à distance. Et le vieux Wade-père vit une retraite paisible à Versailles. Dans deux mois, il fêtera son 96ème anniversaire. Et figurez-vous que les libéraux continuent de jurer sur la force du presque centenaire père fondateur de leur formation. Et que dire de Karim Wade qui a troqué son destin pour le Sénégal pour une suite luxueuse du Sheraton Hôtel de Doha au Qatar…
Aliou Niakaar Ngom pour Xibaaru