Certains leaders de l’opposition sénégalaise devraient apprendre à respecter nos institutions. Il ne passe plus un seul jour sans que l’un d’eux s’en prenne à ces socles de la République. Depuis l’éclatement de l’affaire « Sweet Beauty », dans laquelle Ousmane Sonko est accusé de viols, la justice est devenue la cible de tous les souteneurs du leader de Pastef. Opposants, acteurs de la société civile, activistes ou simples partisans ne cessent d’accuser notre justice d’être à la solde du pouvoir. Mais cette justice vient d’effacer toutes les insanités dites à son encontre Une grosse claque à la face de Yewwi Askan Wi qui voulait bruler le pays dans l’affaire Barthélemy Dias.
Est-ce qu’il y a deux justices au Sénégal ? Cette question mérite d’être posée avec les évènements qui se déroulent depuis le mois de mars au Sénégal. Dans notre pays quand la justice tranche en notre faveur, ou celle de mon camp politique ou confessionnel. Ou quand je suis convoqué, ou mon ami, ou camarade de parti, je crie au complot et demande une mobilisation populaire accompagnée de menaces. Pire, des avocats noyés dans la politique sont entrés dans ce jeu, en jetant le discrédit sur l’institution judiciaire devant toute la nation.
La convocation de Barthélemy Dias était l’occasion rêvée pour trainer la justice dans la boue. Et si les sénégalais qui ne comprennent pas comment fonctionne l’institution judiciaire, se sont révoltés, c’est parce qu’un avocat s’est emmêlé les pinceaux. Me Cheikh Khoureychi Ba a voulu lancer une alerte dans les médias pour dire que le calendrier de la Cour d’appel a été programmé pour tenter de barrer la candidature de Barthélemy Dias à la mairie de Dakar. Pourtant son client avait demandé le renvoi de son procès. Mieux ils savaient depuis 7 juillet que Dias-fils devait aller répondre le 10 novembre. Mais dans ce pays, toutes les occasions sont bonnes pour accuser les magistrats d’être des diables « Mackyllés ».
Et avec le rejet des listes de la coalition Yewwi Askan Wi, beaucoup s’attendait à ce que la justice ne bouge pas les bras. Mais l’institution judiciaire vient de démontrer qu’elle n’est pas dans les combats politiques. En effet, après l’examen des recours introduits par les mandataires de Yewwi, les Cours d’Appel sont en train de réhabiliter ses listes. De Matam à Sam Notaire, en passant par Mbour, YAW sera dans la course pour les locales de 2022. Et si notre justice était cette justice « couchée » comme le dit l’opposition, elle n’aurait jamais validé ces listes. Mais le ridicule ne tue pas dans ce pays.
Si le poste de doyen des juges est décliné, ce n’est pas pour des raisons mystiques. Loin de là, c’est parce que nos hommes politiques, de surcroît l’opposition, ont terni l’image de notre justice au point que plus personne ne veut devenir magistrat.
C’est une honte de voir des politiciens jeter impunément le discrédit sur la justice. Cette forme de manipulation est révolue. Personne de devrait accepter de faire partie de cette horde qui ne cherche qu’à affaiblir nos institutions judiciaires. Le verdict rendu dans l’affaire qui opposait Abdou Karim Gueye (Xrum Xax) et Mame Mbaye Niang, devait permettre à l’opposition de comprendre que la justice est une institution autonome et indépendante.
Au-delà de leurs casquettes politiques, Macky Sall, Ousmane Sonko ou Barthélemy Dias sont des citoyens sénégalais. Par conséquent ils ont tous égaux aux yeux de la loi. Contrairement aux politiques, la justice sénégalaise s’est comment rétablir son honneur, sans violence, ni tambour, ni trompette. Et tant qu’il y’aura une justice, le droit sera dit dans ce pays. Et personne ne pourra détourner Dame justice…