La journaliste Mame Awa Diakhaté rend hommage à Serigne Saliou

La journaliste Mame Awa Diakhaté rend hommage à Serigne Saliou

Il est parti rejoindre son vénéré père aux cieux, voilà 8 ans. 8 longues années durant lesquelles, je n’ai jamais cessé de le pleurer. Ne me demandez pas d’arrêter ma tristesse et de lui envoyer des prières, parce que je ne pourrais jamais me départir de ce sentiment de peine qui m’anime à chaque fois que je pense à lui. 
Et pourtant, Dieu seul sait que je peux compter le nombre de fois que je l’ai rencontré. Ne me dites pas qu’il a vécu un grand nombre d’années, je ne l’ai jamais calculé. 
Ne me dites pas de m’estimer heureuse pour l’avoir connu et aimé, je n’aurais jamais pu me lasser de le voir. L’amour et l’estime que je porte pour cet érudit s’est d’avantage manifesté après sa disparition. Écrire quelques mots sur cet homme de Dieu m’est très difficile, car toutes les qualités qui sont en lui me font craquer. Oui, je craque, quand je repense à ce Saint, à sa bonté, à sa générosité, à son affection pour les enfants, à sa Croyance pour notre Seigneur, à sa dévotion et son abnégation sans faille pour Cheikhoul Khadim.
J’avais fait de Cheikh Saliou un immortel, car étant née 2 ans après sa succession à Serigne Abdou Khadre au Khilafat de Serigne Touba. 
Nous avons grandi dans sa proximité. Je n’ai jamais pensé un seul instant devoir un jour me séparer de Serigne Saliou.
A sa venue au monde, Le Cheikh fit appel à l’un de ses grands disciples, Serigne Mouhamadou Lamine Diop «Dagana» pour l’informer du nom : Assaaliha (le pur, le probe, le vertueux) qu’il écrivit sur le sol. Par la suite, Serigne Mouhamadou Lamine Diop écrira, séance tenante, un poème en l’honneur de Serigne Saliou en ces termes : « Puisse Dieu, par Sa Grâce, nous préserver Saaliha/l’Eternel. Qui, par lui, nous a gratifiés de la pureté. Que Dieu en fasse un soleil éternel dans le ciel de son époque/effaçant ainsi la face obscurcie de celle-ci. Que Dieu l’éternise, parachevant ses dons/en bénédiction et sanctification bénéfiques ». 
Des vers qui ont fini de définir l’image de cet homme distingué. 
Durant ses 17 ans à la Tête du Mouridisme, il a conquis le monde entier. L’on a point besoin d’être Noir, Musulman ou Mouride pour l’aimer. Il suffisait de le voir ou de l’écouter pour le porter dans son cœur. Il était un Père pour toute une Nation, pour toute une communauté. 
Nous avons su qui était cet adepte de la religion, après son départ de ce bas monde. Il était attaché au travail, bienveillant, de bonne grâce et d’une fine douceur. Il ne ratait  jamais une petite occasion pour faire de sa mission un succès sur terre. 
Comment justifier l’intensification d’un tel amour après son départ ? Je ne cherche pas à savoir. Il a en lui des sentiments inexplicables. Soit on le vit pour le comprendre, soit on ne le vit pas. À l’instant présent on ne peut pas avoir meilleur exemple que Salih Mbacké pour notre jeunesse. La jeunesse, socle de développement et de réussite d’un pays, devrait s’intéresser davantage à la vie et aux œuvres de ce Saint. 
Il fut un très agriculteur hors pair et détenait des tonnes d’hectares sans jamais jouir des profits. Il a eu à produire un immense projet agricole sur une surface de 45 000 ha à Khelcom. Durant toute son magistère, il a rénové et achevé les constructions qu’avaient entamées ses défunts frères.
Tout un chacun le comparait à Serigne Touba et cela n’était pas gratuit parce que ce dernier lui-même disait : « Lin khâdatil udjuru wal ma salihu bi tayyi wal djazbi wa innî salihu ». 
Serigne Modou Diaw Pakha raconte que Serigne Touba lui avait demandé d’interpréter le panégyrique « Mawahibu nâfihu » qu’il fit jusqu’au 53e vers sans arriver à le déchiffrer. Il est allé faire part de son incompréhension au Cheikh qui était avec Cheikh Saliou, en lui affirmant ne jamais pouvoir décoder ce poème. Serigne Touba lui répliqua : « Modou Diaw, le jour où vous ne me verrez plus, je transmettrai tous mes dons à mon Représentant, obéissez à ses ordres ». Ceci a été dit la main sur la tête de Serigne Saliou alors âgé juste de 7 ans.
Serigne Saliou Mbacke, le multidimensionnel au caractère inchangé disait : « Diokh léne ma khaleyi, ma def thi niom li Serigne Touba def thi magg gni ». 
Cet homme a  fait de nous et de la génération future des hommes meilleurs.. 
Tu fais parti de nous, tu es en nous. 
Que ton âme repose en Paix Mame Saliou. 
Mame Awa Diakhaté Midadi

 

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