Maryam Ramadan s’est donc exprimée sur cette affaire, et ce pour défendre son père. « À ce jour, la seule vraie victime est mon père, car c’est lui qui est en prison pendant que ses accusatrices font les plateaux de télévision et les émissions de radio », a-t-elle argué, considérant le théologien suisse comme « un détenu politique ».
Maryam Ramadan a également dénoncé les conditions de détention de son père : « Chaque jour, il passe en moyenne vingt-trois heures seul dans sa cellule. On nous a dit que c’était d’un commun accord. Mais quand nous l’avons rencontré, il nous a dit qu’il n’avait jamais demandé l’isolement total. N’est-ce pas une sorte de torture psychologique ? On le traite comme s’il était déjà condamné. En fait, il ne reçoit pas les soins dont il a besoin. Son état de santé se dégrade, je le constate depuis que je lui rends visite. Et pour la première fois de sa vie, il n’est pas en état de faire le ramadan. Il a des maux de tête terribles, des problèmes de concentration, des crampes dans les mains qui l’empêchent d’écrire. Comment peut-il préparer sa défense dans ces conditions ? C’est très inquiétant. »
Pour anticiper les éventuelles critiques, la fille de l’islamologue s’est revendiquée du mouvement #MeToo : « Je me bats pour le droit des femmes. Mais si des femmes instrumentalisent ce mouvement, portant des accusations non fondées, cela va desservir la cause. »
Pour conclure cet article titré « Tariq Ramadan et ses aides de clan », Maryam Ramadan a précisé que son soutien n’était « ni aveugle ni naïf » : « J’ai vécu pendant une trentaine d’années avec lui et les contradictions des plaignantes me confortent dans ma conviction. »