Étudiant en maîtrise de droit à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, Matar Diagne a été retrouvé sans vie dans sa chambre. Sa lettre posthume, publiée sur sa page Facebook et adressée à la postérité, pourrait fournir des éléments clés pour éclaircir les circonstances de sa disparition. Analyse des points essentiels d’un texte posthume révélateur de Matar Diagne.
La lettre attribuée à Matar Diagne, étudiant en maîtrise de droit à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, reflète la souffrance et l’isolement qui ont poussé ce jeune homme à prendre la décision tragique de mettre fin à ses jours. À travers ce texte émouvant, il tente d’expliquer les motifs de son geste et d’alerter sur les conséquences du jugement précipité, du manque de solidarité et de l’isolement social. Voici les principaux points de cette lettre :
L’isolement et la souffrance de la maladie :
Matar décrit son parcours difficile, marqué par une grave maladie qui a frappé sa vie en 2020, affectant non seulement sa santé physique, mais aussi son bien-être émotionnel. Cette maladie, combinée à des problèmes d’intégration sociale, l’a plongé dans l’isolement. Il souligne que ses tentatives de s’intégrer à l’université ont été contrariées par des jugements négatifs et des moqueries, exacerbant sa souffrance.
Les effets destructeurs des calomnies et des accusations infondées :
Un des aspects les plus douloureux de sa situation a été la propagation de rumeurs et de conjectures sur sa maladie. Ces calomnies ont affecté profondément son image et sa dignité, contribuant à son sentiment de rejet et d’impuissance. Il se sentait sali par des accusations qu’il jugeait injustes et sans fondement.
Le message d’avertissement à la société :
Matar plaide pour une plus grande compréhension et bienveillance envers ceux qui souffrent. Il insiste sur le fait qu’il est crucial de ne pas isoler ou juger les autres sans connaître leur histoire. Il exprime son désir de voir les gens se rapprocher de ceux qui sont isolés, pour les écouter et les soutenir plutôt que de les exclure.
La douleur du cœur vs la douleur physique :
Bien que la souffrance physique due à sa maladie ait été lourde, Matar exprime que la douleur émotionnelle liée au rejet et aux rumeurs était bien plus accablante. Cette souffrance intérieure, combinée à la pression sociale et à l’isolement, a été un poids insupportable.
Le sacrifice personnel pour la dignité :
Le jeune homme mentionne son choix de mourir dans la dignité plutôt que de vivre dans le déshonneur. Il fait référence à son sens profond de l’honneur et de la dignité personnelle, qui l’a poussé à choisir la mort plutôt que de subir davantage la souffrance liée à sa situation.
Les excuses et les pardons :
Matar adresse des excuses à ses parents, amis et proches, exprimant son amour pour eux. Il demande pardon à sa mère, à sa grand-mère, ainsi qu’à ses amis et à toute la communauté universitaire. Il exprime son regret de ne pas avoir pu atteindre ses objectifs et de ne pas avoir pu réaliser les rêves que certains avaient pour lui, notamment celui de devenir président, selon les vœux de sa grand-mère.
Un dernier souhait : la publication de son livre :
Avant de mourir, Matar a écrit un roman intitulé « La fuite des indésirables », traitant de l’émigration clandestine. Il exprime le souhait que ce livre soit publié, soulignant qu’il pourrait être la seule trace qu’il laisse derrière lui, et il souhaite que les revenus de ce livre servent à financer les soins de sa mère, paralysée depuis un AVC.
Pardon et réconciliation avec lui-même et les autres :
Dans ses derniers mots, Matar exprime son désir de mourir en paix, sans haine ni rancune. Il demande pardon à ceux qu’il a pu blesser et invite tout le monde à prier pour lui plutôt que de pleurer sa mort. Il laisse ses proches choisir le lieu de son enterrement et demande une prière sincère pour son âme.