Mais, la question qui se pose est de savoir si M. Macky Sall a le droit, du point de vue moral, à réformer, à la veille de la fin de son mandat, une Cour qu’il aura utilisée pour dompter ses adversaires politiques les plus en vue ?
Suivant la Loi 81-53 du 10 juillet 198, repris par l’article 163 bis du Code pénal, l’enrichissement illicite est puni d’un emprisonnement de 5 à 10 ans et d’une amende au moins égale au montant de l’enrichissement et peut être portée au double de ce montant. Le délit en est constitué, lors que, sur simple mise en demeure, l’accusé se trouve dans l’impossibilité de justifier de l’origine des ressources qui lui ont permis d’être en possession de son patrimoine ou de mener un train de vie sans rapports avec ses revenus légaux ! La preuve de la libéralité est cependant récusée par la dite Cour. En dehors de la Cour de Cassation, le mis en cause n’a aucune autre possibilité de recours ou de faire appel. Le Procès de Karim Wade a fini par démontrer le caractère liberticide de la CREI. La CEDEAO ainsi que la Commission des Droits de l’Homme de l’Organisation des Nations Unies ont également souligné avec vigueur, l’iniquité de la Cour qui ressemble aux tribunaux d’exception de l’époque stalinienne. Face à son destin, le Président Sall se ressaisit, tardivement certes, mais, le dicton ne dit-il pas que « mieux vaut tard que jamais » ? Je suggère au Président Macky Sall de ne point se limiter à réformer la CREI, mais de la supprimer purement et simplement, en initiant une nouvelle loi qui pourrait immuniser les gens de son régime, même après leur départ du pouvoir, contre toute possibilité de les soumettre à une quelconque reddition des comptes, qu’on a jadis brandie, comme relevant de la demande sociale !
Amina SAKHO
Présidente du Mouvement Karim Président