« L’Afrique a besoin de tous ces Hommes pour pouvoir avancer », disent tous les observateurs. Malheureusement, le continent ne peut pas compter sur tout le monde. En effet, au moment où des réformes profondes s’engagent, ici et ailleurs, pour améliorer le quotidien des africains et permettre à cette terre riche en ressources de pouvoir enfin rivaliser avec les grandes puissances internationales, certains hauts commis de l’État, dans de nombreux pays africains, semblent bien déterminés à ne servir que leurs propres intérêts

Dans son édition du 26 janvier dernier, l’hebdomadaire panafricain « JeuneAfrique » se demandait ce que sont devenus certains africains ayant occupé les devants de la scène politique et diplomatique durant les quelques années passées. Citant trois hommes, à savoir l’Algérien Amar Saadani, le sénégalais, Abdoulaye Bathily et le togolais Kpatcha Gnassingbé, la publication avait soulevé deux points importants. Celui de la crise d’élite au niveau du continent ainsi que celui de la déception que doivent surmonter à chaque fois les africains face à des responsables dont l’intérêt public passe en dernier.
Un constat sans appel
Détournement de fonds, corruption, abus de pouvoir…ces mots font partie du quotidien des africains depuis plusieurs années. Toutefois, une grande vague de réforme a été engagée au niveau de plusieurs pays du Continent. Des réformes soutenues par une campagne d’assainissement nécessaire pour la moralisation de la vie publique et pour une rupture avec les pratiques du passé. L’Union Africaine (UA), qui regroupe désormais tous les pays africains après le retour du Royaume du Maroc, a même placé l’année en cours sous le signe de la lutte contre la corruption. Depuis des efforts ont été mis en place mais sans pour autant en finir avec le fléau bien installé au plus haut sommet des États.
Un long chemin pour le Sénégal
Au Sénégal notamment, où une grande vague de réformes est engagée depuis quelques années sur le plan politique et économique, le travail à faire semble colossale. En effet, après les affaires ayant concerné l’ancien président de la république, Abdoulaye Wade et son fils Karim, une autre affaire de corruption avait fait tomber le maire de Dakar Khalifa Sall. Aujourd’hui, les scandales de corruption ont pris une nouvelle dimension en touchant la diplomatie. Ancien candidat à la présidence de la commission de l’UA, Abdoulaye Bathily se retrouve au cœur d’un scandale financier.
Selon des sources bien informées, l’homme qui avait compromis les chances de son pays de prendre la présidence de la commission de l’UA traine des casseroles de son passage en Afrique centrale, notamment au Gabon et au Congo où il avait exercé en tant qu’envoyé de l’ancien secrétaire général de l’ONU. Empochant la coquette somme de 200 000 euros des mains du président Gabonais, Ali Bongo, l’ancien diplomate a tenu sa langue face à tout ce qui se passait dans le pays, notamment durant la période post-électorale. À ces 200 000 euros s’ajoute une autre somme de 50 000 euros cette fois. Selon les sources d’AfriqueConfidentielle, le diplomate a su convaincre un homme d’affaires sénégalais basé à Libreville de lui remettre la somme en contrepartie d’une protection et d’une garantie d’exfiltration en cas d’événements violents dans un pays en ébullition à l’époque.
La machine en marche en Afrique du Sud.
En faisant débarquer le président Jacob Zuma, l’Afrique du Sud a donné de nouveau l’exemple à l’Afrique en se présentant comme l’une des plus grandes démocraties du Continent. Accusé dans plusieurs affaires de corruption, le président sortant fait l’objet d’enquête pour quelque 783 chefs d’inculpations pour fraude, racket et corruption selon la presse sud-africaine. Inculpé en 2005, puis à nouveau en 2007, l’ancien président avait été relaxé en avril 2009 pour vice de forme. Soit quelques semaines seulement avant d’accéder à la présidence.
Avec les témoignages de l’ancien conseillé du groupe français d’électronique et de défense Thales, Ajay Sooklal, le sort de l’ancien président semble scellé. Rompant son vœu de silence, l’ancien avocat a évoqué lors d’une sortie médiatique, des interventions diplomatiques au plus haut niveau, des pressions politiques et des petits arrangements entre parties qui ont permis à l’ancien président de jouir de l’impunité jusqu’à aujourd’hui.
« De 2003 à 2009, j’ai constaté que le groupe Thales était complice de nombreux faits qui justifient les charges qui pèsent à nouveau sur eux et sur Jacob Zuma » avait lancé l’ancien avocat du groupe français devant la presse. « J’ai vu de mes yeux M. Moynot donner de nombreuses fois de l’argent à M. Zuma » avait poursuivi l’avocat et dont le témoignage risque de compromettre la ligne de défenses du président accusé d’avoir touché plusieurs milliers de dollars.
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