Un va-et-vient incessant de disciples dans une grande concession, en face de la grande mosquée, informe sur l’ampleur de la ziarra de ce lieu. C’est la chambre de Serigne Mouhamadou Lamine Bara Mbacké qui attire les visiteurs. Le saint homme y aurait passé les derniers moments de son séjour terrestre.
Le gérant des lieux assis, chapelet à la main, bien entouré par des disciples d’un certain âge, explique que Serigne Mouhamadou Lamine Bara aimait se retirer en ce lieu.
Et c’est d’ici qu’il est retourné au Seigneur, en présence de Baye Abdou Mbaye. La chambre est bien entretenue, sur les moquettes trône un grand lit au style ancien dit « Bopou Khandjar », peint couleur bleu et or. Il devait coûter une fortune à l’époque. A côté, il y a une armoire sur laquelle est posé un portrait grandeur nature du troisième fils de Khadim Rassoul.
« Ce lieu est le point nodal de la cité et chaque disciple doit y mettre les pieds pour voir ses vœux exaucés », nous apprend le responsable des lieux. Sur ce lit occupant la moitié de la chambre, sont exposés « des exemplaires du saint Coran et des panégyriques écrits par Cheikh Ahmadou Bamba que Serigne Bara aimait bien lire », selon Serigne Bara Diouf.
Il y a aussi des panégyriques écrits de la main de Serigne Bara ou encore quelques tablettes de disciples. A propos d’une calebasse posée sur le lit, notre interlocuteur nous fait savoir qu’à l’époque il n’avait pas de bol et que les repas étaient pris dans des ustensiles du genre. Serigne Bara y prenait ses repas.
Dans un coin, des malles sont entreposées. Elles sont toutes cadenassées. Les intempéries les ont défraîchi. Sur une natte de prière, l’on a posé un chapelet et des pierres noires purificatrices dont on peut user en cas de manque d’eau pour faire les ablutions.
Sur le lit on distingue nettement le portrait de Serigne Modou Bara, le fils aîné et premier Khalife de Serigne Mouhamadou Lamine Bara Mbacké, le troisième fils de Cheikh Ahmadou Bamba. A l’occasion des événements comme le Magal, cette chambre refuse du monde, des disciples y lisent le Coran et les panégyriques, d’autres y effectuent des prières.
« Le décor est sobre et témoigne que l’occupant de cette chambre ne cherchait qu’à se consacrer à l’adoration du Seigneur », renseigne notre interlocuteur. Ici, il n’y a aucune trace de mondanité. A noter que les conditions de conservation des bagages ont été sensiblement améliorées.
Ainsi les fidèles et les générations futures auront, certainement, le loisir de voir ces effets personnels d’un homme d’une vaste érudition. Détenteur d’un vaste savoir, il avait l’âme scellée autour du Créateur.