Depuis son arrivée en 2014, Kalidou Koulibaly enchaîne les prestations propres, et n’en finit plus d’impressionner son public, et même les équipes adverses. Cependant, il n’est encore considéré que comme un pion de l’échiquier, et il aurait les moyens de prendre une nouvelle dimension au sein d’une équipe qui semble lui convenir à merveille. Focus sur un des meilleurs défenseurs de Serie A.
Un défenseur des plus complets
Si l’on devait citer un exemple de quelque chose qui inspire le respect, on pourrait sans aucun doute répondre Kalidou Koulibaly. Ce défenseur intraitable a acquis la réputation de faire passer aux attaquants qu’il marque, un moment infernal. Mais si les interventions rugueuses et les taquets sont quelques unes de ses spécialités, le défenseur n’en est pas moins un vrai joueur de ballon : au regard d’un match du Napoli, on ne peut que constater qu’il s’applique sur chaque relance afin qu’elle soit la plus juste. Ce genre d’attitude et de philosophie de jeu trouvent parfaitement leur place au sein de l’équipe dans laquelle il évolue actuellement. Car oui, si le Napoli avait une défense centrale formée de deux bouchers aux pieds carrés, ils auraient beaucoup plus de mal à mettre en place leur jeu au sol rapide qui fait leur force depuis maintenant presque 3 ans. Son sens de l’anticipation est sa plus grande force. Koulibaly est un joueur qui sent le jeu et qui anticipe très bien. A cela, il ajoute une agressivité souvent positive, qui sonne généralement le K.O chez l’attaquant adverse. Agressivité positive, oui, le plus souvent. Parce qu’il arrive que « le mur » use un peu trop de sa force physique et provoque des fautes. Et c’est un des principaux domaines dans lesquels il doit progresser s’il veut devenir le patron de la défense napolitaine, et plus encore.
L’année charnière pour le stoppeur?
Car oui, c’est bien du rôle de patron qu’il s’agit. Pas de capitaine, pas tant que Marek Hamsik n’aura pas cessé de fouler le stade San Paolo, mais un peu le rôle du sous-chef, du meneur d’hommes intraitable et respecté. Si Albiol a nettement plus d’expérience que lui, il a également une marge de progression bien moindre comparée à celle du franco-sénégalais. Leurs courbes de progression prennent le chemin inverse, et si Kalidou Koulibaly a pu bénéficier de la science de son coéquipier de défense centrale, les dernières prestations de l’Espagnol semblent appeler à un passage du flambeau du meneur de la défense. L’ancien joueur de Genk a tout le bagage physique, technique, et mental pour le devenir. Enfin, plus exactement, le côté mental est à développer. Il faut qu’il prenne conscience que son entraîneur pourrait avoir toutes les bonnes raisons de lui confier ce rôle, et cela rapidement. Un des premiers pas à franchir serait d’être décisif. Un défenseur décisif est toujours moins en vue qu’un avant-centre, mais par exemple, le match contre le Shakhtar Donestk était un de ces grands rendez-vous au cours desquels un patron ne peut pas manquer à l’appel. C’est pourtant ce qu’il s’est passé, Koulibaly a paru dépassé la moitié du match, et ses quelques bonnes interventions n’annulent en rien sa prestation indigne de sa personne. Il s’est déjà rattrapé avec une prestation bien meilleure face à la Lazio mercredi dernier, avec un but à la clé, remettant son équipe dans la course en égalisant à 1 but partout. Le pas ne sera pas forcément franchi tout de suite, mais il devra l’être à un moment ou un autre, pour le bien de Kalidou Koulibaly, et de tout le Napoli, club qui, malgré les statistiques, ne brille pas vraiment par sa rigueur défensive depuis quelques saisons.