Le 13 Février 2017, on s’en souvient, le village de Khossanto avait été malheureusement au devant de la scène. En effet, c’est ce jour, suite à l’assassinat du jeune Yamadou Sagna, que les gendarmes en riposte à des jeunes du village qui manifestaient légitimement leur colère, ont brûlé et réduit en cendres la maison du chef de village, la plus ancienne du village.
La suite on laconnait, le Ministre de l’Intérieur et son collègue du Budget, se sont rendu à Saraya, chef lieu de département et y ont rencontré les populations meurtries. Peu de temps après les incendies qui ont ravagé une bonne partie du village et qui aurait pu le détruire totalement « n’eût été le vent qui soufflait du Nord au Sud, c’est tout le village qui serait parti en fumée », avait confié à Dakaractu le chef de village lui-même. Les autorités avaient demandé aux populations d’attendre avant d’entamer la reconstruction des cases brûlées. Mais « nous avons trop attendu et l’hivernage arrive à grand pas. On ne peut pas rester les bras croisés ».
Accusée, la gendarmerie avait botté en touche et les autorités de l’Etat avait promis l’ouverture d’une enquête pour élucider cette affaire. Mais depuis les incidents et l’émoi que cela avait suscité, « aucune enquête n’a été ouverte et plus grave encore aucune des autorités du sommet de l’Etat jusqu’au bas de l’échelle ne s’est rendue à Khossanto.
Aucun ministre de la République, aucun député de la région, aucune enquête parlementaire, personne n’est venu nous voir. On a l’impression qu’on ne nous respecte pas », nous a confié M. D. Cissokho. Et pire encore, souligne notre interlocuteur, « à part la SGO qui a soutenu la famille et le village, nous n’avons reçu aucune aide, ni matérielle, ni financière de l’Etat. Et pourtant nous avons perdu des dizaines de millions en nature et en espèces dans l’incendie causé par la gendarmerie nationale. On ne nous a même pas aidé à reconstruire nos maisons », se désolera t-il…