Une plaidoirie devant le Conseil constitutionnel pour démonter pièce par pièce l’incompétence de l’Inspection générale d’Etat (Ige) dans la gestion des collectivités publiques. C’est la demande que le maire de Dakar, Khalifa Sall, inculpé de détournement de deniers publics, a adressé au président de la Chambre d’accusation avant son délibéré de demain 16 mai. « Je veux être vite jugé, mais avant tout, être bien jugé », aurait dit Khalifa Sall depuis la prison de Rebeuss où il est incarcéré depuis le 7 mars. En attendant le verdict de la Chambre d’accusation sur l’annulation de la procédure de l’audience du 11 mai dernier, il demande à être traduit devant le Conseil constitutionnel. Une note en cours de délibéré a été transmise à la Chambre d’accusation. Celle-ci signée par les avocats Mes Seydou Diagne, François Sarr et associés, Demba Ciré Bathily, Ciré Clédor Ly, El Hadji Diouf, est destinée à savoir si la loi qui donne compétence à l’Ige pour contrôler les collectivités publiques viole ou non le principe constitutionnel de la libre administration des collectivités publiques. « Depuis que la mairie existe, c’est la première fois qu’on reçoit une mission de l’Ige consécutive aux élections locales de 2014. Je me rappelle m’être interrogé sur la pertinence de l’Ige, en faisait observer que la loi créant l’Ige n’a pas prévu une compétence pour le contrôle des collectivités locales. C’est seulement le statut de l’Ige qui y fait référence », a dit Khalifa Sall lors de son audition dans le fond du 17 mars dernier. L’agent judiciaire de l’Etat, Antoine Diome ainsi que Mes Boubacar Cissé, Félix Sow et Yérim Thiam ont écrit au président de la Chambre d’accusation pour demander le rejet de la note en cours de délibéré introduite par les conseils de Khalifa Sall. Car soulignent-ils, « Khalifa Sall ne peut pas demandé à être jugé vite et solliciter le contraire. C’est incohérent ».