L’issue des récentes élections présidentielles au Sénégal a réservé une surprise de taille, une déconvenue majeure pour Khalifa Ababacar Sall. L’ancien maire de Dakar aurait du mal à franchir le seuil des 5 %. Cette performance est loin des attentes placées en lui, lui qui fut un jour pressenti pour détrôner le président actuel, Macky Sall, lors des élections de 2019.
Président de la conférence des leaders, couronné par des victoires locales en 2014 et 2017, la trajectoire présidentielle de Khalifa Sall a été assombrie par une série d’erreurs stratégiques, dont une mésentente notable avec Ousmane Sonko, figure centrale de l’opposition. Sa décision de participer au dialogue national initié par son rival, en vue de l’élection présidentielle, en a ébranlé plus d’un, notamment Ousmane Sonko, laissé à l’écart.
Les tensions au sein de l’opposition, exacerbées par des affrontements verbaux avec Barthelémy Toye Dias, ont finalement mené à l’exclusion de Khalifa Sall de la coalition YEWWI. Il en est résulté une chute irrémédiable lors des récentes élections, marquée par une défaite cuisante même dans son fief de Grand Yoff.
Au crépuscule d’une carrière politique autrefois prometteuse, Khalifa Sall, l’enfant chéri de la politique sénégalaise, voit s’envoler son rêve de présidence. Dakar devra encore attendre pour voir un des siens à la tête du pays. Le vétéran politique devra dorénavant consacrer son expérience à guider la jeune génération montante de leaders.
