Attrait à la barre du tribunal de Dakar avec ses co-détenus pour « d’association de malfaiteurs, faux et usage de faux en écritures de commerce, détournement de deniers publics, d’escroquerie portant sur les deniers public et de blanchiment de capitaux », le maire de Dakar qui a fustigé la méthode utilisée pour le punir parce qu’il a refusé une offre politique, déballe, mais refuse malgré tout de donner des noms de personnes ayant bénéficié de l’argent de la Caisse d’avance de la ville de Dakar.
Vêtu d’un boubou blanc comme pour exprimer l’innocence de sa personne, Khalifa Sall a pris la parole pour la deuxième fois depuis le début de son procès pour aborder la destination et l’utilisation de ces fonds pour lesquels il est incarcéré à Reubeus.
“La nature de ces fonds, c’est d’être discrète. Il n’y a aucun document laissé par mes prédécesseurs dans ce sens. Je ne donnerai pas de noms au grand jamais. Mais si un citoyen veut se prononcer, c’est a lui le choix“, peste-t-il sous des salves d’applaudissements.
“Je ne donnerai pas de noms parce-que dans ce lot beaucoup sont des hommes qui ont suivi des opérations de prostate, de cancer et de problème cardiaque grâce à ces fonds. Pour les femmes c’est le cancer de col de l’utérus. Le cancer de sein“, poursuit Khalifa Sall, déterminé à étaler sa bonne fois devant un président très lucide.
L’édile de la ville de Dakar ne s’en arrête pas là: “Des gens qui ont servi ce pays viennent chez nous dans la discrétion et vous voulez que je les expose?, je ne ferai jamais ça”.
“Mes collaborateurs ne sont pas des receleurs. Ils sont au mauvais endroit au mauvais moment. C’est l’argent de la ville de Dakar et non l’argent de l’Etat. Je suis atténué par tout ce qui se passe. Cet argent a servi a tout dakarois“, se lamente Khalifa Sall, avant que l’audience ne soit suspendu par le président de la cours pour un instant.