Sa retentissante défaite continue de le tourmenter. Khalifa Sall se croyait plus fort que le Secrétaire général de leur parti, Ousmane Tanor Dieng. A présent, il découvre qu’il est politiquement un poids plume. C’est pourquoi il a peur d’être éjecté par ses camarades socialistes. D’où sa sortie au sujet des incidents survenus à l’occasion de la rencontre de leur Bureau politique. Khalifa dit avoir « souffert » d’avoir été indexé comme le commanditaire des actes de vandalisme. Mais, qui outre que lui pouvait l’être ? Qui savourait les huées contre Tanor ? Pourquoi tandis que celui-ci et son staff étaient séquestrés, lui avait pu traverser le cercle des nervis, sans être inquiété. Il se permettra même de les apaiser. Mieux, il était même acclamé. Il entretient aussi l’amalgame lorsqu’il soutient que la défaite du Non, à Dakar, n’est pas celle de la coalition « Taxawu Ndakarou », qu’il avait dirigée lors des dernières élections locales de 2014 et qu’il n’a jamais pris son téléphone pour appeler un des leaders de celle-ci. Comment expliquer dès lors que ses acolytes Moussa Sy des Parcelles assainies, Bamba Fall de la Médina, Barthélémy Dias de Mermoz et tous les autres aient battu campagne derrière lui ? Ce que Khalifa Sall évite de dire c’est que cette coalition est morte de sa belle mort, parce qu’Alioune Ndoye et bien d’autres maires ont compris son jeu et lui ont retiré leur confiance. Le maire de Dakar sait qu’il ne lui reste au maximum que deux années à passer à la tête de la capitale sénégalaise et que la majorité des socialistes l’ont désavoué. Khalifa rêvait de diriger le Sénégal, maintenant il se rend compte que même à Grand Yoff, qu’il disait être son fief, personne ne veut plus de lui. Pour preuve, il a même été laminé dans son propre bureau de vote. On comprend pourquoi son entretien avec Ameth Aïdara a été convenu d’avance. Il a payé pour ne pas s’entendre poser des questions gênantes. Il ne peut qu’avancer masqué. C’est pourquoi il a tenu à ce que l’animateur ne pipe mot de la lancinante question de Youssou Ndour : où sont passés les 300 milliards du budget municipal de Dakar. Ameth Aïdara lui a évité la question, signant son émission la plus nulle. Khalifa se permettra d’avertir Ameth : « Je ne veux pas parler de cet amuseur public dans cette émission ». Il faisait allusion à Youssou Ndour. Le tort de ce ministre-conseiller est d’avoir dit nettement et clairement à l’endroit de Khalifa, qui n’a comme employés que sa bonne et son chauffeur, que lui est le vrai patron de Dakar, parce qu’il lui arrive de rencontrer des personnes qui sont ses employés et qu’il ne connaît pas. C’était pour demander au maire que les dakarois veulent savoir l’usage qu’il a fait de leurs milliards et des emplois qu’il a créés. En somme Khalifa Sall profite de la ville de Dakar en lieu et place de la servir.