Le maire de la ville de Dakar, a révélé que ce n’est pas une seule caisse d’avance qui existe à la mairie de Dakar. Il en existe 6, a déclaré Khalifa Sall ce mardi 6 février 2018.
Ce sont pour les menues dépenses et le maire n’y accède pas, a-t-il indiqué avant de dire que « cet argent, ce n’est pas lui qui l’a réclamé. Si ces fonds-là étaient jugés anormaux, on ne nous aurait jamais payés après la première fois. Je n’ai pas géré de caisse d’avance. Ce sont des fonds politiques de la ville de Dakar qui ont reçu une autorisation de l’État. C’est 20 ans que cela dure », a indiqué M. Sall.
Celui-ci a encore plaidé en faveur de ses co-prévenus. « Tous ces jeunes-là (les prévenus) ne sont que des victimes. Ils connaissent la réglementation et la suivent tous les jours. Ce procédé dure depuis 1996. (…). Quand la directive est venue, j’ai dit au président que nous ne pouvons pas et que nous n’allons pas supprimer ces fonds. Ces des acquis. Les Dakarois en ont besoin. Depuis qu’on a arrêté ces fonds, on a eu un mort. C’est un malade qu’on avait transféré au Maroc pour des soins. Il y a une personne qui a perdu sa maison. Si l’État ne s’était pas immiscé dans notre fonctionnement, tout cela n’allait jamais arriver », pense-t-il.
Aujourd’hui, Khalifa Sall regrette ce sort qui leur est réservé, lui et ses collaborateurs. « Nous sommes attraits ici parce que le dispositif de 96 nous est reproché. On nous accuse de choses tellement graves que je ne veux même pas y penser. Alors monsieur le président, pour venir au fait, j’ai dit d’abord qu’il n’y a jamais eu ni entente ni réunion. J’ai dit qu’ils (ses co-prévenus: ndlr) n’ont même pas leurs places ici dans ce procès. Je l’avais dit hier. Si, en juin 2012 et en septembre 2012, j’avais accepté l’offre qu’on m’avait faite, je n’aurais jamais été ici. Si, durant mon incarcération, j’avais accepté l’offre je n’aurais jamais été ici. Parce que l’offre qu’on m’a faite est éminemment politique. C’est juste qu’on judiciarise une question politique. Je continue d’appeler le tribunal pour qu’on libère ces personnes. J’assume tout. Je suis celui qui a dit non », renseigne le maire de Dakar.
Concernant ces fonds, il précise : « Quand en 2009, j’ai été élu maire, je m’en suis ouvert au président Wade. Je sollicitais son avis. Il m’a donné les assurances nécessaires quant à leur existence. En 2012, c’est Macky Sall lui-même qui m’a abordé en parlant de ces fonds. Il a parlé de ces fonds et les a sollicités. C’est pourquoi, après 21 ans de fonctionnement, qu’on puisse nous attraire devant votre tribunal, c’est difficilement compréhensible. Mais, nous sommes devant vous. Vous allez juger une affaire politique. Cette inspection générale d’État (Ige) est restée 18 mois dans nos murs. J’ai toujours demandé qu’on déclassifie ce rapport. J’ai toujours reçu des félicitations ».
« Pour ces fonds, nous n’avons jamais fait un usage personnel. Jamais. Je suis adjoint au maire depuis 1984-2001. Je connaissais donc la vie de la ville », rappelle-t-il.
Auteur: Youssoupha Mine – Seneweb.com
Khalifa Sall : « Cette accusation est infamante et gênante »
Khalifa Sall persiste et signe qu’il n’est pas coupable des faits qui lui sont reprochés. Ses collaborateurs, qui sont jugés en même temps que lui, non plus, selon lui.
« Je conteste les faits qui me sont reprochés, déclare le maire de Dakar à la barre ce mardi. Comme je l’ai dit tantôt, je voudrais contester énergiquement ces accusations. Je pense que ceux qui les ont formulées ont eu la main trop lourde. »
Le maire de Dakar et ses co-accusés sont poursuivis pour « association de malfaiteurs, faux, usage de faux en écritures de commerce, faux Pv, faux mandat de payement et usage, détournement de deniers estimé à 1 milliard 830 millions, escroquerie, blanchiment, entre 2011 et 2015 ».
Pour Khalifa Sall, « cette affaire est très simple, claire ». Il retrace : « Nous avons été élus maire en 2009. En 2009, nous avons essayé de créer des conditions de gestion transparente et efficace de la Ville de Dakar, de manière participative et inclusive avec tout le Conseil municipal auprès de qui je suis président et avec les Dakarois. Nous nous sommes donné les moyens de créer les conditions de réédition de participation. C’est la raison pour laquelle nous nous sommes toujours interdits de poser des actes qui sont contraires à la loi. »
Le maire de Dakar de marteler son innocence : « Cette accusation est infamante et gênante, surtout quand elle concerne des fonds pour lesquels tous les Sénégalais, surtout la classe politique, ont connaissance. »
Auteur: Youssoupha Mine – Seneweb.com